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Châtelaine, un jour…/Épilogue

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ÉPILOGUE

L’automne n’était pas encore venu mordorer les arbres de Grandlieu, quand Colette, toute de blanc vêtue, descendit les marches du Sacré-Cœur, au bras de Pierre Chavanay.

Lina, en longue robe bleu pastel, était la première d’une longue file de demoiselles d’honneur. Elle venait de découvrir que le sort qui, comme chacun le sait, est malin, lui avait réservé le plus séduisant cavalier en la personne de Lucien Chavanay, frère cadet du marié.

Fourcaud, témoin de la mariée, avait son sourire des bons jours.

— Les bonnes secrétaires ne manquent pas, disait-il à qui voulait l’entendre, mais une si délicieuse mariée, vous avouerez qu’on n’en rencontre pas tous les jours.

Et si son interlocuteur semblait prêter attention à ses propos, il ne tarissait plus d’éloges sur Colette.

— Je suis heureux que Pierre ait eu la chance de la rencontrer, concluait-il, et aussi qu’elle ait rencontré Pierre.

Le soir même, les jeunes époux partirent pour un long voyage qui, par Venise, devait les mener à Athènes et au Caire.

Quelques jours avant le mariage, le sort de Grandlieu s’était réglé chez le notaire. Colette voulait vendre le château dont elle était, maintenant, la seule propriétaire.

— Il s’attache à Grandlieu un mauvais souvenir, disait-elle.

— Les mauvais souvenirs s’estompent, les bons restent, lui répondit Pierre. Gardez Grandlieu, nous referons la décoration intérieure et, l’été prochain, nous y recevrons nos amis.

Quant au sinistre Sonnart, nul ne sut jamais ce qu’il était devenu, et le commissaire Noël risque d’attendre fort longtemps avant de faire sa connaissance.

FIN