Cham - Albums du Charivari/Une once de bon sang
chemins de fer, sans avoir à redouter les effets des
coups de tampon.
— Un mobile ! mais je vous vaux bien ! — Toi ? un crapaud de collégien ! — J’ai pas d’épaulettes ni vous non plus. |
— Un instant ! J’ai commandé portez armes, mais pas jusque chez vous ! Faut les laisser ici. |
— Mon capitaine, j’ai trop chaud dans mon pantalon d’ordonnance. |
— Mobile, madame, cela vous va-t-il ? — Mabille, monsieur, a ma préférence. |
Les soldats de la mobile croyant pouvoir reprendre leurs occupations journalières après la manœuvre. |
Le repos du dimanche. |
— Moi qui étais toujours si content quand je voyais arriver le dimanche ! |
— At-ten-tion ! mo-sieu le présiden-en-en-ent — Que signifient ces intonations, monsieur l’avocat ? — Excusez, je suis capitaine de la mobile, j’ai contracté l’intonation du commandement. |
— Mon mari est dans la mobile. — Très bien, madame, j’irai vous voir dimanche. |
— C’est ennuyeux ! Je sors de là dedans, où l’on m’apprend à commander, pour rentrer chez moi, où ma femme m’apprend à obéir ! |
La course étant longue pour arriver au terrain de manœuvres, les mobiles obtiennent l’autorisation de faire l’exercice assis. |
— Eh, bonjour cher vicomte. Vous ne me remettez pas ? Nous sommes de la même compagnie dans la mobile. |
— Avant de commencer votre instruction, avez-vous déjà commandé ? — J’ai commandé mon uniforme. |
— Patience ! je ne sais pas encore vous commander. — Qu’est-ce que ça fait, mon lieutenant ; commandez-moi un bock en attendant. |
— Ne l’écoute donc pas ! Tu ne le fixeras jamais, c’est un mobile. |
Ne pouvant comprendre qu’on ne soit pas ravi d’être prorogé. |
— Qu’est-ce que tu as à causer avec ce paysan ? — Nous faisons des émeutes à mon collège, je voudrais savoir si le pays est avec nous ! |
— Travaille donc un peu, tu ne sais que courir. À quoi seras-tu bon quand tu seras grand ? — Parbleu ! je me ferai caissier. |
RECOMMANDÉ AUX COLLÉGIENS PARESSEUX.
— Mais, maman, le chassepot fait partie de nos études. — Eh bien, je t’en prie, ne travaille pas pendant les vacances ! |
— Mais petit malheureux, vous n’êtes encore qu’un enfant ! — Un enfant ! Sentez donc voir comme je sens le tabac ! |
— Voyons, conservons-nous ce ministre ? — Mais, oui : jusqu’ici ses haricots sont passables. |
EN VACANCES.
— Une barricade dans mon salon ? avec mon mobilier ? — Maman, au collège j’ai pris l’habitude de faire des émeutes. |
— M’sieu, retirez-moi mes cinq cents vers ou je fais appel au peuple ! |
Le bonnet phrygien prenant la forme d’un haricot pour la révolte dans les lycées. |
— Tu désires me consulter ! — Oui, maman. Ma classe vient de se mettre en révolution ; on m’offre la dictature ! |
— Vous mangez quand je vous interroge ? — Monsieur, au collége, on nous interroge au réfectoire ; je ne sais plus répondre si je n’ai pas la bouche pleine. |
— C’est humiliant ! Nous nous sommes mis en révolte et notre uniforme ne produit aucun effet dans les faubourgs. |
TROIS HEURES DU MATIN.
— Allons, réveillez-vous ! Que savez-vous sur les rois de la troisième race ? — Monsieur, ils étaient tous couchés à c’te heure-ci. |
— Que savez-vous sur le siège de Soissons ? — Ils auraient pu se défendre avec nos haricots. |
Le jour de la distribution des prix les parents admis à juger du progrès des élèves en chassepot. |
— Ah ! on vous arrache une dent ! vous allez tout de suite me dire ce que vous savez sur Louis X, dit le Hutin. |
FAUSSE INTERPRÉTATION.
— Voilà l’ennemi, et vous remettez le sabre au fourreau ? — Capitaine, il y a un règlement qui défend de couper un régiment en marche. |
Les cochers à l’heure bénissant la défense de couper un régiment en marche. |
C’est surtout au moment où l’on va manquer le chemin de fer, grâce à un régiment en marche qu’on voudrait une réduction dans l’armée. |
— C’te pauvre bête ! a n’y manque que la parole. — C’est encore heureux ! Elle qu’a horreur de la muselière ! |
Les pauvres poissons ayant cru à l’amnistie en matière de pêche. |
— Oh ! je vous en supplie ! ne m’applaudissez pas tant que ça ! la salle n’est pas solide. |
Les artistes de l’Opéra ne voulant plus chanter qu’à l’entrée des coulisses, depuis qu’un mauvais plaisant a fait courir le bruit que la salle n’est pas solide. |
— Ça m’agace d’être venue voir la Chatte blanche. Toutes ces décorations ! quand je pense que mon mari n’a pas pu en obtenir une au 15 août. |
— Tu n’achètes pas cette maison. — Ma foi, non ! On est obligé de prendre le geôlier avec, il fait partie du lot. |
L’heureux acquéreur de l’ancienne prison Clichy pouvant entrer immédiatement en jouissance de sa propriété. |
Le commissaire-priseur s’endort comme la Belle au bois dormant dans la cour de la prison de Clichy en attendant qu’un acquéreur vienne le réveiller. |
— Quelle fatalité d’avoir acheté cette maison ! Depuis que nous y sommes, on ne veut plus nous faire crédit nulle part. |
AUX TUILERIES.
— Vos parents vont à Asnières ? les miens vont à Bade ! Mademoiselle, nous ne pouvons pas jouer ensemble ! |
— Je voudrais gagner de l’argent avec les courses. — C’est bien simple ; mets-toi commissionnaire ! |
— Avec leurs satanés vélocipèdes ils n’usent plus de chaussures ! |
Les vélocipédistes considérés comme voitures et forcés de montrer leur numéro au besoin. |
Les magasins accordant le dimanche à leurs employés à de certaines conditions. |
LE NOUVEAU SINGE DU JARDIN D’ACCLIMATATION.
— Mais c’est un homme ! — Chut ! faut pas le lui dire, il voudrait être électeur ! |
Ayant une peur atroce qu’on ne le mette de la mobile ! |
— Mais c’est une horreur ! il m’a demandé la main de ma fille ! |
— (À part.) Ce ne serait rien si mon mari n’avait pas une tête comme celle-là ! Mais notre deuil qui coïncide avec la mort du chimpanzé ! C’est ennuyeux ! |
STATUE DU MARÉCHAL MONCEY.
Après avoir défendu Paris contre l’étranger, le brave maréchal Moncey regrette de ne pouvoir le défendre aujourd’hui contre les maçons. |
HORREUR !
La furia de la danse qui se trouve dans le groupe de M. Carpeaux finissant par se communiquer aux passants. |
— Ah ! ma fille, où as-tu vu danser comme cela ! — Mais dans la statue qui est devant l’Opéra. |
MODES DU JOUR.
— Elle n’est pas jolie ! — Qué qu’ça fait ! Vous voyez bien aujourd’hui qu’elles ne s’occupent plus de leurs figures. |
MODES DU JOUR. Pauvre femme ! elle voudrait pourtant bien s’asseoir. |
— Crétin ! Je trouve le merle blanc, et tu le passes à l’eau des fées de Mme Sarah Félix ! le voilà complètement noir. |
— Pauvre enfant ! tu n’as plus de mère ! Je viens de me passer à l’eau des fées de Mme Sarah Félix. J’ai maintenant dix ans de moins que toi. |
Les chevaux munis de patins pour les courses de Vincennes. |