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Chamailleries entre guesdistes

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Anonyme
Le Père Peinard du 22 août 1897Série 2, numéro 44 (p. 5).
Chamailleries entre guesdistes


Calais. — Cré pétard, je ne le serinerai jamais assez : c’est la politique, — cette cochonne de politique ! — qui paralyse les énergies populaires, même la zizanie et engendre la discorde et la haine entre bons bougres.

Ce qui arrive à Calais en est une sacrée preuve ! il y a quelques années, les tullistes en pinçaient ferme pour le grand chambard et ils poussaient à la roue de la Sociale.

Puis, va te faire foutre, ils ont glissé dans la politicaillerie !

Petit à petit, grâce à Delcluze, un type dévoré d’ambition, finaud et roublard, le populo abandonna le terrain social et ne vit plus rien en dehors de cette couillonnade : la conquête des pouvoirs publics !

Delcluze avait pour lieutenant, Salembier, qui lui, obéissait au doigt et à l’œil.

Tout marcha bien tant que l’assiette au beurre ne fut pas conquise. Mais, va te faire foutre ! Voilà que, l’an dernier, aux élections municipales, les guesdistes se trouvèrent les maîtres de l’Hôtel-de-Ville.

Illico, la brouille se mit dans le ménage. Salembier fut bombardé maire et Delcluze qui avait guigné la place renauda salement.

La dispute s’est envenimée, au point que, ces jours derniers, y a eu une scission : Delcluze, patronné par la haute légumerie guesdiste, le le conseil national, reste collecto orthodoxe, tandis que Salembier et ses copains ont déclaré se séparer des guesdistes et former dorénavant une section autonome.

Voilà où mène la politique !

Et c’est pourquoi, les bons bougres, il faut s’en garer pire que de trente six mille choléras.