Chanson de la gerbe
Apparence
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean Gillequin, La Renaissance du livre, (p. 258).
CHANSON DE LA GERBE
Ah ! salut à la bourgeoise
Et le bourgeois en suivant.
Ah ! battu j’avons la gerbe
Aujourd’hui joyeusement !
Voici la Saint-Jean qu’arrive,
Et le mois d’août en suivant.
Par un matin je m’y lève,
Par un beau soleil levant.
Dans mon jardin je suis entré,
Par une porte d’argent.
J’y vois planté-z-un romarin,
Qui fleurissait rouge et blanc.
J’en ai vit’ coupé un’ branche
Avec mes ciseaux d’argent.
Je l’envoie à ma maîtresse
Par le rossignol chantant.
Ell’ m’y envoie un mot d’ lettre
Par l’alouette des champs.
Et moi qui ne sais pas lire,
Je sais bien ce qu’il y a d’dans.
Il y a dedans la lettre :
Mon ami, je vous aim’ tant.
Nous avons battu l’avoine,
Le blé, l’orge et le froment.
(Normandie.)