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Chanson grenadière

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Chanson grenadière
Le chansonnier patrioteGarnéry (p. 61-63).

CHANSON GRENADIERE.


Air : Aussi-tôt que la lumière.

Ah ! ventrebleu ! quel dommage
Pauvre dupe d’Autrichien !
Que n’as-tu dans ton bagage
Les droits de l’homme et le tient
Pourquoi veux-tu que je rentre
Sous un régime maudit ?
Faut-il donc t’ouvrir le ventre
Pour t’ouvrir un peu l’esprit ?


Sans raison l’on nous boucanne ;
Moquons-nous de ces houlans,
Tremblans devant une canne,
Et payés par des tyrans :
Citoyens, amis et frères,
Soldats de l’égalité,
On lit sur notre bannière :
La mort ou la liberté.

Tout l’univers nous contemple ;
Amis, frappons-en plus fort ;
Au monde donnons l’exemple ;
Aux tyrans donnons la mort :
Canonniers, brûlez l’amorce,
Redoublons tous nos efforts ;
Faisons leur entrer par force
La vérité dans le corps.

Courage, qu’on me seconde,
Que du Rhin ils boivent l’eau ;
Volons arracher la bonde
Du tonneau de Mirabeau :
Aux marquis le droit de l’homme
Ne peut, dit-on, convenir ;
Mais en revanche on sait comme
À leur femme il fait plaisir


Plutôt qu’un aristocrate,
Aux Français donne des fers,
J’irai faire en démocrate
Des motions aux enfers ;
Si Proserpine me berne,
Et tient pour l’abbé Maury,
Je la monte à la lanterne,
Et je sabre son mari.

Riouff.