CHANSONNIERS MES CONFRÈRES
Air : Ces braves insulaires.
Chansonniers mes confrères,
Le cœur, l’amour, ce sont des chimères ;
Dans vos chansons légères,
Traitez de vieux abus,
De Phœbus,
De Rébus,
Ces vertus
Qu’on n’a plus.
Tâchez d’historier
Quelque conte ordurier,
Mais avec bienséance ;
De mots
Trop gros,
L’oreille s’offense ;
Tirez votre indécence
Du fond de vos sujets
Et de faits
Faux ou vrais,
Scandaleux
Mais joyeux.
Les madrigaux sont fades,
L’apprêt
Qu’on met
À ces vers maussades,
Ne vaut pas les boutades
D’un chansonnier sans art,
Et sans fard,
Mais gaillard ;
Indécent,
Mais plaisant :
Et puis tous ces nigauds
Qui font des madrigaux,
Supposent à nos dames
Des cœurs,
Des mœurs,
Des vertus, des âmes,
Et remplissent de flammes
Et de beaux sentiments
Nos amants
Presque éteints,
Ces pantins
Libertins.
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Collé.