Chansons en sabots/Grand’maman Fanchon

La bibliothèque libre.
Texte établi par Poésie-préface de Sullian-Collin, Georges Ondet, Éditeur (p. 85-90).


Grand’Maman Fanchon














 

GRAND’MAMAN FANCHON


Musique de Théodore BOTREL

\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \set Staff.midiInstrument = #"accordion"
  \set Staff.instrumentName =  \markup \fontsize #-2 #" "
  %\tempo 4=90
  \clef treble
  \key re \major
  \time 2/4
   \compressMMRests {
       \override MultiMeasureRest.expand-limit = #2
       R1*2/4^\markup "6" \mark \markup \halign #-5 \fontsize #-4 { \musicglyph #"scripts.segno" }  \bar "||" 
    }
  \repeat volta 2 {
    \autoBeamOff
    la8 si16 dod re8 dod | \break
    \once \stemUp si la16[( si]) fad8 fad | fad fad16 sol la8 fad | \break
    mi re16[( mi]) la4 | la8 si16 dod re8 dod | \break
    \once \stemUp si la16[( si]) fad8 fad | fad fad16 la fad8 fad | \break
    mi re16[( mi]) re4 | fad8 sold16 la fad4 | \break
    fad8 sold16 la fad8 fad | la la16 la \once \stemUp si8 re | \break
    \tupletUp \once \override TupletNumber.text = #(tuplet-number::non-default-tuplet-denominator-text 6) \override TupletBracket.bracket-visibility = ##f
    \tuplet 3/1 { dod8[\(^\markup \halign #2 "rall." \once \omit TupletNumber \tuplet 3/2 { re16 dod si } la8]\) } \once \stemUp si8 la4 |
    re,16 mi fad re sol4 | fad8 mi mi re | \break
    mi16 fad sol mi \once \stemUp si'4 | 
    \partial 16*7 la8 sold la16 r16\fermata fad16 \bar "||" \break
  }
  \alternative {
     { re4^\markup \halign #-1.5 "Entre les Couplets" mi | re r4 \compressMMRests { \override MultiMeasureRest.expand-limit = #2 R1*2/4*2 \mark \markup \halign #-5 \fontsize #-4 { \musicglyph #"scripts.segno" }  \bar "||" } }
     { re4^\markup \fontsize #-1 "rit."^\markup \halign #-2 "Pour finir"  mi | fad2\fermata \bar "||" }
  }
}
textA = \lyricmode {
  C’est u- ne vail- lan-
  te Bre- ton- ne De près de soi- xante
  et sept ans Dont le re- ver- dis-
  sant Au- tom- ne Nar- gue les Hi- vers
  at- tris- tants. Dans le Pa- ys
  on la vé- nè- re_; Mais, moi, je l’a- dore
  a- vec Foi_: Si vous con- nais- siez ma grand’ mè- re
  Vous l’a- do- re- riez com- me moi, Tout
  com- me moi_! pe- tit gâs_! 
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    { \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \textA
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.5\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
    \set fontSize = #-1
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
I

C’est une vaillante Bretonne
De près de soixante et sept ans,
Dont le reverdissant Automne
Nargue les Hivers attristants.
Dans le pays on la vénère ;
Mais, moi, je l’adore avec foi :
Si vous connaissiez ma grand’mère,
Vous l’adoreriez comme moi.
Vous Tout comme moi !

II

Quand je n’étais qu’un petit être,
Frêle bambin grand comme ça,
Dans mon petit berceau de hêtre
C’est grand’maman qui me berça.
Bien souvent, la soirée entière,
Elle chantait pour m’endonnir :
Ce sont les chansons de grand’mère
Qui chantent dans mon souvenir,
Vous Mon souvenir !

III

Ses bons yeux, couleur de pervenche,
Ont un clair regard si profond
Que lorsque vers eux l’on se penche
On croit voir son cœur… tout au fond.
Jamais un éclair de colère
N’en troubla la sérénité :
Ce sont les bons yeux de grand’mère
Qui m’ont appris la Charité,
Vous La Charité !

IV

À la grand’messe, le Dimanche,
Oh ! qu’elle était jolie encor
Avec sa grande coiffe blanche,
Son justin noir et sa croix d’or !
Elle aimait dire sa prière
À côté de son petit-fieu :
J’ai tant vu prier ma grand’mère
Que, depuis lors, je crois en Dieu,
Vous Je crois en Dieu !

V

Mais, l’Heure ingrate étant venue,
Un soir d’Avril, je la quittai ;
Depuis, je ne l’ai pas revue…
Oh ! j’irai la voir… cet Été !
Mais, en entrant dans sa chaumière,
Quels remords pour moi, quels sanglots,
Si je ne trouvais plus grand’mère
M’espérant près de son lit-clos,
Vous Son vieux lit-clos !

VI

Mais, son cœur me restant fidèle
Dans la Mort comme au temps jadis,
Je suis bien certain que, près d’elle,
J’aurai ma place au Paradis
Où, l’Éternité tout entière,
Contre son vieux cœur, dans ses bras,
Ma très sainte et douce grand’mère
Pourra bercer son petit-gâs,
Vous Son petit-gâs !