Chansons populaires de la Basse-Bretagne/Au bout de l’avenue
Jeannette disait, au bout de l’avenue :
— Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours ;
Je ne suis pas venue ici en mes plus beaux atours,
J’ai à la maison cotillon neuf ;
J’ai à la maison cotillon neuf,
Qu’il y a dix-huit tailleurs à faire, en un jour :
Six taillent, et six cousent,
Trois polissent et trois aplanissent.
Encore est-il resté après eux
De quoi attacher trois crochets, sur l’arrière ;
Encore est-il resté après eux, de plus,
De quoi faire le trou de la poche, par où l’on attrape les puces.
Encore ont-ils dit qu’ils viendront sans délai
Faire les fausses-manches (il est resté de l’étoffe) ;
Faire les fausses-manches de toile blanche frisée,
Afin que je puisse marcher parmi toutes les filles ;
Afin que je puisse marcher parmi toutes les filles,
Que je puisse d’autant mieux débaucher les hommes.