Chansons populaires de la Basse-Bretagne/Petite vache du bon Dieu

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PETITE VACHE DU BON DIEU[1]
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Petite vache du Bon Dieu, jetez (répandez) votre sang,
Ou je vous jetterai par dessus le bois,
Pour chercher votre mère et votre père ;
Ils sont là-bas, contre le buisson,
Leurs mains dans leurs poches,
Près de mourir de froid ;
Ils sont là-bas, près de l’étang,
Tenant chacun une baguette blanche



   Bête à tête blanche,
Noire, noire, très noire,
Venant du bois de Moïal.
[2] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les cloches sonnant,
Leurs chemises dégouttantes de sang,[3]
Leurs épées rompues,
Leurs chemises sanglantes.
Huit boeufs et un million,
Labourant sur le sillon ;
Sept jours et sept lunes,
Sept coup de pied de sa soeur ;
Quatre pierres à aiguiser ;
Trois gentifarinn (?)
Les deux roues du moulin.
Chante, chante, chante, grenouille
Les plus belles douze grenouilles (?)
Que je connaisse, à présent . . . . . . . .


Chanté par Henri Olivier, à Kerdonnar,
en Scaër, Novembre 1858.
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  1. C’est la coccinelle, petit coléoptère vulgairement appelé bête du bon Dieu, et dont les enfants font l’objet d’un jeu, qui consiste en ceci : l’insecte, placé dans un crachat, sur la paume de la main, colore le liquide légèrement en rouge, au bout de quelques minutes, par la dissolution du duvet qui recouvre ses ailes extérieures. Les enfants, chantent, pendant ce temps, les huit premiers vers de cette pièce, persuadés que c’est son sang que l’insecte répand. Le reste du morceau est une variante d’une version du Gousperou ar Raned.
  2. 1 Il doit y avoir ici une lacune d’un ou de deux vers.
  3. 2 Cf. plus loin Gousperou ar Raned.