Chants populaires des flamands de France/Kaperslied

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Texte établi par Edmond De CoussemaekerImpr. de F. et E. Gyselynck (p. 260).

LXIX

Kaperslied

Al die willen te kapren vaeren
Moeten mannen mee baerden zyn
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben baerden, (bis)
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben baerden ze vaeren mei

Al die die willen te kapren vaeren
Moeten kerles mee vuusten zyn
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben vuusten, (bis)
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben vuusten ze vaeren mei

Al die die duuvel en helle nie vrezen
Dat kun’n mae’ mannen mee baerden zyn
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben baerden, (bis)
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben baerden ze vaeren mei

Al die die willen te kapren vaeren
Moeten deurendaelen zyn
Jan, Pier, Joris en Corneel
Zyn deurendaelen, (bis)
Jan, Pier, Joris en Corneel
Zyn deurendaelen, ze vaeren mei

Al die die willen naer Island vaeren
Moeten mannen mee kloeten zyn
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben kloeten, (bis)
Jan, Pier, Joris en Corneel
Die hebben kloeten ze vaeren mei

Chant de Corsaires[modifier]

Tous ceux qui veulent faire la course,
doivent être des hommes à barbe.
Jean, Pierre, George et Cornille,
ceux-la ont de la barbe
Jean, Pierre, George et Cornille,
ils navigueront avec nous.

De tout temps à Dunkerque on a aimé la course. C’est dans ces périlleuses entreprises que se sont du reste formés ses meilleurs et ses plus célèbres marins. C’est à cette école que Jean Bart a fait ses premières armes ; c’est comme corsaire qu’il s’est fait le plus redouter par les ennemis de la France. Dans les courses contre les Espagnols, les Hollandais et les Anglais, les marins Dunkerquois ont vaillamment soutenu le beau nom de Jean Bart, dont l’intrépidité est devenue proverbiale. Un corsaire devait être un marin éprouvé ; force et courage étaient des qualités indispensables. Cela se trouve exprimé en termes énergiques dans notre chanson dont l’air bien rythmé aide singulièrement à donner du relief aux paroles. Le texte que nous venons de rapporter est le plus populaire, mais nous l’avons entendu avec la variante qui suit :

« Al die willen te kapren varen,
» Moeten mannen met baerden zyn.
» Jan, Pier, Tjores en Corneel
» Die hadden baerden (bis),
» Jan, Pier, Tjores en Corneel
» Die hadden baerden, ze varen vreê. »

Cette version ferait croire qu’on y aurait eu en vue de citer pour exemple aux corsaires la famille Bart, dont plusieurs membres ont été des marins non moins intrépides que l’illustre Jan.