Charlette/19
XIX
Le lendemain matin, un léger bruit éveilla Léon. Il se souleva et aperçut Charlette habillée, mettant son chapeau.
— Où vas-tu ? s’écria-t-il avec inquiétude.
— Je retourne au Mesnil, fit-elle sans le regarder, la voix brève, sourde, imprégnée d’une inébranlable résolution.
Il sauta à bas du lit et se vêtit promptement.
— Je t’en supplie, écoute-moi, tu ne peux pas partir ainsi !…
Elle achevait de serrer de menus objets de toilette dans un sac de voyage.
— Si, prononça-t-elle avec une douceur obstinée. Page:Pert - Charlette.djvu/302 Page:Pert - Charlette.djvu/303 Page:Pert - Charlette.djvu/304 Page:Pert - Charlette.djvu/305 Page:Pert - Charlette.djvu/306 Page:Pert - Charlette.djvu/307 Page:Pert - Charlette.djvu/308 Page:Pert - Charlette.djvu/309
— Ah, Samela, si je mourais, j’oublierais tout, vois-tu !…
Il serra passionnément sur sa poitrine le corps frêle, amaigri, de son idole.
— Tu oublieras et tu vivras, mon aimée, mon enfant chérie !…
Le soir, elle consentait à essayer de dîner ; le lendemain, elle se levait un peu. Trois jours plus tard ils étaient en route.