Colloque Sentimental entre Émile Zola et Fagus/CIV

La bibliothèque libre.
Société libre d’édition des gens de lettres (p. 105-106).


CIV

WILLY.

Comme il m’a — je parle sérieusement — rendu
Service avec une générosité grande
Il est juste que pour m’acquitter de mon dû
Je l’injurie et sombrement le willypende.
Cet homme a pollué son talent trop réel
À bêcher la musique éminemment française
D’un jeune d’avenir : Thomas ! qu’un bien cruel
Trépas a moissonné vers l’an quatre-vingt seize,
À l’âge où l’on redit : papa-maman-caca.
Il avait dévoilé déjà son infernale
Noirceur en livrant, tout comme un du Syndicat,
Tous les plans de la défense nationale
Du Grand escalier aux agents accrédités
De la cour de Bayreuth ; et l’infâme triplice
Wagner-Franck-Brahms, chez Schott (de Mayence !) édités
L’eut pour persévérant et farouche complice.
Ce sont des faits. Bien plus : en casque à rubans blancs
D’ouvreuse (et pourquoi donc ce travesti salace ?
— Vous séduire, abonnés aux crânes nus troublants
Des concerts du Idemvatoire !) il eut l’audace
De chercher à corrompre les chastes pompiers
De Colonne[1] et capter leurs arcanes consignes !
Il traite sans pudeur autant dire de pieds,
Nos génies les plus indéniablement insignes :
Théodore Dubois, Joanni Perronet,

Salvayre, Machindor, G. Lemaire, Joncières,
Et jusqu’à ce sommet musical : Massenet !

Mais tout soit oublié ! ses proses justicières
Viennent de mettre au carcan ces deux traîtres-là…
— Qui donc ?  ? — mais ce… Rodin… et ce ah !… ce… Zola !

5 juin 98.

  1. Ce n’est pas de Pierné que je parle.