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Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit

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Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier1 (p. 73).

LIX

Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
Du froid hyver la poignante gelée,
Pour mieux broutter la fueille emmielée,
Hors de son bois avec l’Aube s’enfuit :
Et seul, et seur, loin de chiens et de bruit,
Or’ sur un mont, or’ dans une valée,
Or’ près d’une onde à l’escart recelée,
Libre, folastre où son pie le conduit :
De rets ne d’arc sa liberté n’a crainte
Sinon alors que sa vie est attainte
D’un trait meurtrier empourpré de son sang.
Ainsi j’alloy sans espoir de dommage,
Le jour qu’un œil sur l’Avril de mon aage
Tira d’un coup mille traits en mon flanc.