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Confession de Marie-Antoinette...

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Confession de Marie-Antoinette...
Bibliothèque des Curieux (p. 300-301).

Grand imposteur, à vos genoux
Voyez une âme pénitente,
Qui fit cocu son cher époux,
Et fut toujours trop indulgente ;
M. Remy,
M. Remy
Vous a remi
Le pouvoir de m’absoudre ici.

Lorsque jadis Rohan-Colier
M’arracha des bras de ma mère,
En route il me fit le premier
Ce que Louis m’aurois du faire,
Ce saint prélat,
Ce saint prélat,
Fit ça si bien,
Que Veto n’en çu jamais rien.

Aussitôt que l’Ambassadeur,
Qu’on nommait la Belle Éminence,
Vit son embonpoint, ma fraîcheur,
Il fit cocu le roi de France
D’après cela,
D’après cela
Mamant lui dit
M’en voilà quitte, et ça suffit.

Les Français m’ont joué d’un tour,
Qui n’étoit pas des plus honnêtes,
Et pour m’en vanger en ce jour,
Je leur fait cadot d’Antoinette
Autant voudroit,
Autant vandroit,
Pour leur salut,
Qu’on leur envoyât Belzébu.


Je fus présentée à ce sot,
Il me trouva gentille et belle,
Rohan-Colier lui dit un mot.
Et le nigot me crut pucelle ;
Grâce à d’Artois,
Grâce à d’Artois,
Et ses amis.
Je donnois un fils à Louis.

J’avois juré à ma maman,
En m’éloignant de sa présence,
De tremper mes mains dans le sang
Des braves citoyens de France ;
Et Lafayette,
Et Lafayette,
Et son Bailly,
Me l’avois bien aussi promis.

J’aurois cru que le Saint-Laurent
Eut écrasé les Sans-Culottes,
Mais par malheur ses braves gens
Sont les ennemis des despotes.
Ils ont prouvés,
Ils ont prouvés,
Au camp d’honneur,
Que sans-culotte on a du cœur.

Mon père, j’ai manqué mon coup
Mes suisses ont mordus la poussière,
Et les Provenceaux sont des loups.
Que n’épouvantent point la guerre ;
Ils ont choisis,
Ils ont choisis,
Pour leur refrein,
Et le canon et le tocsins.