Contes arabes (Basset)/Histoire des dix vizirs/Deuxième journée

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Ernest Leroux, éditeur (Collection de chansons et de contes populaires, VIIp. 29-30).

DEUXIÈME JOURNÉE

Sur la nécessité d’examiner les conséquences d’une affaire.


Le second jour, le second vizir, dont le nom était Behréwân16, alla trouver son maître et lui dit : « Que Dieu glorifie le roi ! Voici que ce jeune homme a commis une action grave et honteuse contre la maison royale. »

Le prince ordonna d’amener le prisonnier, sur les représentations de son ministre, et, lorsqu’il fut présent, il lui dit : « Malheur à toi ! Il faut absolument que je te fasse périr de la pire mort pour la faute que tu as commise, et que je fasse de toi un exemple pour les hommes. »

« Ô roi, repartit son fils, ne te hâte pas, car le souverain qui examine les conséquences d’une affaire, affermit et assure la durée et la solidité de son pouvoir. Quant à celui qui ne réfléchit pas aux résultats, il lui arrive comme au marchand ; le premier, au contraire, a le sort du fils du marchand. »

« Quelle est cette histoire ? » demanda le prince.

Le jeune homme reprit :