Contes vrais/05

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Librairie Beauchemin (p. 213-234).

Illustrations de
J. Labelle


Le vieux Jean-Baptiste Rasoy s’en allait mourant. Nous le savions ; mais il s’en allait depuis si longtemps qu’il semblait ne devoir jamais arriver. Cette fois pourtant, il n’y avait pas à dire, la porte était ouverte et son pied touchait le seuil. La porte et le seuil de l’éternité. Vous l’auriez sans doute deviné sans mon aide.

On était à la veille de l’Assomption, et les gens disaient que la grande fête ne se passerait certainement pas, sans que l’on vit sa vieille dépouille s’échapper par une route aérienne quelconque. Ils disaient cela par dérision, car on n’avait jamais connu d’ailes au bonhomme. Il s’était complu au terre à terre. Il ne prêta jamais rien sur les promesses de la Foi, et la Charité ne lui parut point un bon placement.

Vers le soir je me rendis auprès de lui. Je ne suis pas un médecin, mais dans l’occasion, je porte, comme tout le monde, quelques petits secours aux pauvres moribonds. Je vis qu’il baissait, et je m’installai pour la nuit à son chevet. D’abord, il fallait de temps en temps lui mouiller les lèvres avec de l’eau et du vinaigre, pour rafraîchir l’haleine brûlante. Il avait une cuillerée de je ne sais quoi à prendre d’heure en heure, si la chose était possible. Il était urgent de guetter les moments de lucidité et les retours de la vigueur, pour lui murmurer une parole de religion et recevoir une confidence, s’il en avait à faire. Jusque là il s’était renfermé dans un mutisme absolu. Il s’était un peu habitué à la maladie et il n’en redoutait plus les suites. Il oubliait que la vieillesse est la plus redoutable des maladies. Son microbe, qui détruit tout, est lui-même indestructible. Il est partout, et le microscope ne peut le découvrir. Il sème les ruines sur son passage ; il se nourrit de la vie et il se cache dans la mort.

Le père Rasoy ne s’était pas confessé depuis… je ne sais pas au juste, mais depuis sa première communion, peut-être. Personne, jamais, ne l’avait vu prendre le chemin du confessionnal, ni dans les neuvaines, ni dans les retraites, ni dans les quarante heures, jamais ! Il disait que la confession est une chose aussi inutile qu’humiliante, puisqu’on recommence toujours les mêmes sottises et les mêmes Meâ culpâ. Maintenant il avait peur de l’Extrême-Onction. Il croyait, je suppose, que ce grand sacrement coupe le fil de la vie, comme le faisaient jadis les ciseaux de je ne sais plus quelle Parque… Atropos ! la vieille Atropos !

Donc, Jean-Baptiste Rasoy se mourait, et j’étais installé pour la nuit auprès de sa couche enfiévrée. Pas inutilement, vous allez voir. Mais auparavant il faut que je vous parle de Séraphine Langette. Vous savez, Séraphine cette orpheline gentille qui a été recueillie par Louison Hardy, du troisième rang ? Un beau brin de fille. Chez nous, il y en a beaucoup, et c’est avec ces brins-là que nous tissons nos chastes et fortes générations.

Séraphine avait passé dans les pleurs la nuit que j’avais passée dans la morne compagnie du malade. Cela arrive souvent que de douces et pures jeunes filles versent en secret des larmes abondantes. Leur sensibilité exquise les prédispose à la souffrance comme à la joie ; l’indifférence qui les entoure quelquefois ne détourne point d’elles les traits grossiers qui les blessent ; elles sont moins que les autres à l’abri des brutales affections. Elles versent l’arôme de leurs vertus sur les ailes du vent qui les caresse et s’enfuit.

Un jour, une parole de tendresse, souvent menteuse, réveillera au fond de leur cœur un sentiment nouveau. Ce sentiment délicieux et un peu confus, d’abord, se fera jour bientôt par d’enivrantes et chaudes bouffées. C’est un réveil, une résurrection. Une heure de calme succède ; l’esprit veut réfléchir, la conscience s’alarme, la prudence parle. Mais tout à coup un nouveau souffle mystérieux monte plus doux et plus brûlant, l’âme se dilate d’aise, l’imagination ouvre une aile hardie, et tout l’être, ravi, se sent emporté aux régions divines de l’amour.

Et comme la jeune fille qui aime sait bien arranger, dans ses rêves, l’existence du bien-aimé ! Jamais homme n’aura reçu tant de baisers sur son front serein !… Jamais âtre où la flamme pétille n’aura entendu plus aimable entretien, !… Jamais plus invitants sourires n’auront salué le travailleur revenant de l’ouvrage !… Jamais humble toit n’aura caché si grande félicité !… Elle sera l’esclave heureuse, il sera le maître noble et bon. Ô rêves bénis des jeunes filles, c’est l’inconstance de l’homme qui vous coupe les ailes ! Rêves bénis des jeunes filles, si vous pouviez devenir une chose vraie, la société deviendrait une chose sainte ! Séraphine avait passé la nuit dans les pleurs.

L’âme ne saurait toujours souffrir, ni jouir toujours. Elle se console par l’excès de sa douleur, comme elle s’attriste par l’excès de sa joie. Elle se fatigue parce qu’elle subit l’influence nécessaire d’une enveloppe périssable. Cependant, elle peut trouver aussi le repos dans la peine et la mesure dans la joie, en sortant en quelque sorte de la prison qui l’enferme, pour s’envoler aux régions bénies où se cache Dieu. Elle s’élève sur les ailes de la foi et cherche, dans l’inconnu mystérieux, le bien-aimé qui l’attend.

Séraphine avait gémi sur les félicités perdues. Elle se sentait descendre en un gouffre effrayant comme une fosse de cimetière. La solitude allait se faire autour d’elle. Ses yeux ne verraient plus, avec le plaisir accoutumé, fleurir les marguerites menteuses ; ses oreilles se fermeraient aux chansons des nids ; le murmure de la source ne lui dirait plus rien. Une indifférence mortelle la rendrait odieuse aux autres, étrangère à elle-même. Il n’est pas de consolations dans le monde pour celui qui souffre à cause du monde.

Mais si l’amour blessé se réfugie au pied de la croix, le sang qui tombe goutte à goutte du bois sacré le ranime et le guérit. Cet amour se calme comme un flot lorsque le vent s’endort, ou bien il prend un essor nouveau vers un nouveau but.

La paroisse le savait, Séraphine devait se marier avec Edmond Beaulac, du Grand-Brûlé. La mère Durand qui se trouve la tante d’Edmond, et qui demeure dans le même rang que lui, m’avait affirmé que la « grand’demande » était faite. Je le croyais bien, car j’avais vu le promis et le père nourricier de Séraphine descendre ensemble du champ, un soir, et parler sérieusement, très sérieusement. Ils étaient tellement absorbés qu’ils ne m’ont pas vu. Cependant, les bans n’avaient pas été publiés ; je l’aurais su. Au reste, je vais à la grand’messe tous les dimanches, et j’écoute les paroles qui tombent du haut de la chaire, les annonces surtout.

Il paraît — je n’affirme pas, il se fabrique tant de nouvelles en nos villages, — il paraît que tout le chagrin de Séraphine vient du retour, parmi nous, d’une jeune fille absente depuis cinq ans. Vous savez de qui je veux parler ? C’est de Zulma Laron, une petite-fille au père Rasoy, au défunt père Rasoy, je pourrais dire, puisqu’il est mort à l’heure qu’il est. On la disait cousue d’or. Elle est petite, mais droite comme un I, ce qui la fait paraître plus grande. Elle regarde devant elle, hardiment, ce qui ne l’empêche pas de voir ailleurs, tant ses petits mouvements de tête sont souples et rapides.



Un œil qui flambe, une bouche qui rit, une joue pâle, des dents blanches qui doivent mordre ferme, des boucles noires qui se détachent aisément, tout cela lui compose une beauté qui s’appelle la beauté du diable. C’est cette beauté, et le tintement des pièces d’or, qui ont séduit ce pauvre Edmond, juste au moment où il allait sceller son bonheur.

Et il a trahi la vertueuse Séraphine pour cette créature, gentille assurément, mais dont la ceinture est trop dorée peut-être. Il aime tout ce qui luit, ce malheureux garçon, le clinquant comme l’or ; il aime tout ce qui fait du bruit, le grelot comme la cloche. Il veut être riche et devenir préfet du comté. Il n’avoue pas encore qu’il aspire à siéger à la législature, mais il se croit de l’étoffe dont on fait les députés. Il ignore que ces hommes-là n’ont pas été fabriqués d’une façon spéciale, et que les couleurs agréables dont ils se parent, changent souvent à la pluie de l’or ou au soleil du pouvoir, comme les grands ramages des indiennes à meubles.

Pendant que Séraphine, tout engoissée, regardait ses chères espérances tomber comme les feuilles qu’un souffle violent détache des rameaux, Edmond, le cœur fermé aux remords, l’esprit réveillé par la soif du lucre, Edmond se plaisait à édifier un avenir digne d’envie. Il aurait des serviteurs pour faire la rude besogne des semailles et de la moisson. Il taillerait l’ouvrage, eux, ils l’exécuteraient. Il dirait : « Allez ! » et ils iraient, « Venez » ! et ils viendraient. Les senteurs écœurantes de l’étable ne s’attacheraient plus à son vêtement. Il entrerait dans les stalles des bêtes à cornes, quand la pelle de « l’engagé » aurait enlevé les immondices, et que les fétus d’or d’une paille épaisse lui auraient fait un tapis. Ce n’est pas Zulma qui pourrait supporter, dans sa maison luisante et claire, les émanations grossières de la grange, Zulma qui fleure bon comme une rose.

Or, cette Zulma, la petite-fille de feu le père Rasoy, un vieux riche, très riche même, jusqu’à la dernière minute de son existence, Zulma venait directement de Fall River. Sa mère était morte depuis longtemps, et son père, qui avait convolé, s’occupait d’élever une nouvelle famille à l’abri du drapeau étoilé. Cela lui permettait d’économiser les billets de passage, disait-il.

Elle était employée dans une manufacture de laine. Depuis plusieurs années elle avait fourni, aux bobines ronflantes des rouets, les cardées qui, presque sans fin, se tordent et s’allongent sous les doigts exercés des machines humaines.

Les émanations malsaines des huiles qui chauffent dans les rouages, les buées nauséabondes qui flottent sous les plafonds noircis, au-dessus des métiers bruyants, auraient dû, ce semble, la préparer aux odeurs peu agréables, sans doute, mais moins dangereuses, de l’étable et de l’écurie.

Des cousins — et des cousines avaient attendu, comme elle, avec une impatience bien déguisée, le départ de l’aïeul pour le cimetière.

Cet aïeul qui venait de mourir, il s’était montré, toute sa vie, d’une avarice sordide ; il n’avait jamais rien donné, jamais rien promis, même. Mathurin Lefort disait que, dans sa crainte de perdre quelque chose, il ne laissait point de piste derrière lui.

Il avait fait son argent dans le commerce, et la vieille Gritoche Lafond affirmait très sérieusement qu’il avait « déclaré fortune » à l’âge où les autres commencent à distinguer un sou d’un bouton. Entré fort jeune au service d’une maison déjà bien établie, il se fit remarquer par son zèle et son assiduité. Il était né pour les affaires. Son talent se développa vite. Il sut attirer les clients et les engluer. Il lui restait toujours de l’argent après les griffes. Son maître se félicitait d’avoir découvert un pareil « travailleur. » Les ventes allaient à merveille, cependant les profits ne semblaient pas aller en proportion. Après dix ans le patron était en déconfiture, et le serviteur s’installait dans ses comptoirs. Il y serait encore, si la vieillesse n’était venue, et, avec elle, l’affaissement, la maladie et enfin la mort.

On savait que la conscience de ce vieux riche n’était pas précisément une feuille de route pour le céleste séjour. Le sermon de la montagne et les béatitudes n’avaient jamais eu à ses yeux la valeur de la multiplication des pains.

Il n’avait pas été pauvre d’esprit.

Il n’avait jamais été excessivement doux.

On ne l’avait jamais vu pleurer.

Il n’eut jamais faim ni soif de la justice.

Il n’abusa point de la miséricorde.

Son cœur n’eut point la pureté du cristal.

Par exemple, il fut pacifique et ne souffrit jamais de persécution… pour la justice.

* * *

Après avoir pleuré, après avoir gémi, Séraphine, la jeune délaissée, tourna ses regards vers le petit Christ de cuivre qui pendait au-dessus de son lit blanc. Elle crut voir des gouttes de sang sur le front, sur les mains et les pieds du Divin supplicié. Un singulier frisson courut sur ses chairs délicates et elle tomba à genoux. Elle ne pouvait détacher ses yeux humides du Christ sanglant, et tremblante, confuse, désolée, elle demanda pardon de sa faiblesse ! Pauvre enfant !

L’amour se transformait. Le feu divin allait s’allumer dans les cendres de l’amour terrestre… Le doux Jésus comptait une amante de plus, et l’homme méprisable était oublié.

Oh ! miracle ineffable de la croix !

Quand le jour parut comme un sourire du ciel dans la fenêtre close, Séraphine, toute consolée, avait choisi le couvent des tertiaires pour sa retraite. Là, aux pieds de l’époux céleste, éternellement fidèle à ceux qui l’aiment, elle attendrait l’heure de l’union sans fin.

Vers la même heure, durant cette nuit remarquable dont je ne perdrai jamais la mémoire, je regardais avec pitié le vieillard inconscient, pour qui les choses de la terre n’existaient plus déjà, et les choses de l’autre vie n’existaient pas encore. Terrible moment où, d’ordinaire, les fautes ne se rachètent plus, les récompenses ne se gagnent plus, la désespérance des uns et le triomphe des autres ne s’évitent plus !

Sa barbe blanche descendait onduleuse sur sa poitrine régulièrement soulevée par un souffle brusque et fiévreux. Ses yeux, fermés sous leurs sourcils épais, ne verraient jamais plus les richesses de la terre !… Ses oreilles closes n’entendraient plus jamais le joyeux tintement des pièces d’argent qui se heurtent !

Si elles pouvaient entendre les noms de Jésus, de Marie et de Joseph, pensais-je, l’écho de ces noms bénis réveillerait peut-être l’esprit débarrassé des matérielles affections. Je répétai donc à plusieurs reprises : Jésus, Marie, Joseph ! Jésus, Marie, Joseph !…

Le mourant parut comprendre. Sa bouche murmura quelque chose d’insaisissable, et ses mains, je crois, essayèrent de


On courut chercher le confesseur et le notaire.

se joindre comme dans la prière. Alors,

poussé par une inspiration soudaine, je lui mis au cou mon scapulaire de Marie-Immaculée et ma croix de tertiaire, puis lentement je m’agenouillai en priant avec toute l’ardeur dont est susceptible l’âme inconstante d’un rêveur inquiet. De temps en temps je me penchais sur le lit funèbre, le visage caché dans mes mains, et mon imagination vagabonde m’emportait aussitôt en d’étranges régions, je ne sais où. Je m’éveillais comme d’un songe, et je regardais le vieillard que rien ne paraissait troubler. J’espérais, cependant, car l’espérance et la foi sont ancrées sûrement dans mon âme.

J’étais là, à genoux, la tête enfouie dans un coussin, endormi depuis assez longtemps peut-être, quand tout-à-coup une voix sombre et tremblante s’écria :

— Il y a du sang sur ce crucifix !

C’était la voix du moribond. Je me lève. Ses yeux ouverts sinistrement regardaient un point fixe sur la cloison d’en face, sa bouche s’entr’ouvrait comme dans une surprise horrible.

— Du sang ?… Le crucifix !… dites vous ?…

— Oui… regardez… le crucifix saigne … balbutia-t-il.

Je ne voyais rien.

— C’est pour l’amour de vous, répliquai-je. Demandez pardon, le bon Dieu veut vous pardonner.

— Vous croyez ?

— Je vous le promets au nom de Dieu lui-même.

— C’est pour elle qu’il saigne…

Je ne comprenais pas.

— Pour elle, dites-vous ?… qui, elle ?…

— La jeune fille… qui est agenouillée… à ses pieds et qui pleure…

— Il rêve, il a une hallucination, me dis-je.

Il ajouta d’une voix plus basse et comme avec terreur :

— C’est sa petite fille… c’est à elle… à elle… — Recommandez-vous à Jésus, à Marie, à Joseph, je vais mander le prêtre… Le Seigneur est miséricordieux.

Il prononça : Jésus, Marie, Joseph… Un moment après il murmura :

— Rendre tout… tout !… tout !…

Puis un long soupir souleva sa poitrine recouverte comme d’un suaire par sa longue barbe argentée.

Je devinai un grand trouble, à cause des richesses entassées depuis tant d’années. Il fallait agir vite, sauver cette âme, s’il en était temps encore, et rendre aux malheureux injustement dépouillés le bien mal acquis.

On courut chercher le confesseur et le notaire.

Il paraissait dormir paisiblement maintenant, et sa figure perdait cette expression de dureté qui recouvre comme d’un masque maudit la figure des avares.

Ses lèvres remuaient comme pour la prière et ses mains étaient jointes. Quand le curé entra il sourit. À la vue du notaire, il eut un serrement de cœur indicible, son front se plissa, sa bouche se fendit en un rictus amer, ses mains se disjoignirent, un frémissement étrange agita ses vieux membres engourdis.

— Le crucifix saigne, lui murmurai-je à l’oreille.

Aussitôt la crise diabolique finit. Ses yeux se fixèrent sur la cloison, à l’endroit où se montrait le Christ sanglant. Il se confessa. Le notaire eut son tour. Ce ne fut pas aussi long que… que mon esprit malveillant l’aurait cru.

Il mourut en paix.

Dans le doute, le vieux converti avait exagéré ses obligations. Son testament fut une surprise. Il donnait peu à sa famille ; il donnait un joli denier aux nécessiteux, il donnait beaucoup à une étrangère. Et cette étrangère, c’était la petite fille du maître qu’il avait dépouillé, Séraphine, la pauvre délaissée.

En apprenant cela, Zulma, sa petite-fille à la ceinture dorée, entra dans une colère ridicule, congédia brutalement son amoureux intéressé, et reprit la route des États-Unis.

Edmond, tout penaud, voulut rapporter ses hommages aux pieds de son ancienne amie.



— Je suis toute à Jésus, lui répondit-elle avec un sourire d’une grâce ineffable…

Il insista, ne s’imaginant pas, dans sa vanité, qu’elle pouvait déjà l’avoir oublié, et jurant que sa fidélité serait éternelle. Elle le laissa dire une foule de choses, tout ce qu’il voulut. Et il était éloquent. Elle était si riche aujourd’hui ! C’était cet éblouissement de la richesse qui lui avait fait perdre la tête. Toujours souriante, et remplie d’un grand calme, elle lui répondit encore :

— Celui que j’aime maintenant ne me trahira jamais… J’ai sa parole et il a la mienne… Adieu !

L’or du père Rasoy retomba en pluie divinement bienfaisante sur les déshérités.