Contre Sainte-Beuve/L’Article dans Le Figaro

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NRF Gallimard (p. 105-117).

V

L’ARTICLE DANS « LE FIGARO »


Je fermai les yeux en attendant le jour. Je pensai à cet article que j’avais envoyé il y a longtemps déjà au Figaro. J’avais même corrigé les épreuves. Tous les matins, en ouvrant le journal, j’espérais le trouver. Depuis plusieurs jours, j’avais cessé d’espérer et je me demandais si on les refusait tous ainsi. Bientôt j’entendis tout le monde se lever. Maman ne tarderait pas à entrer dans ma chambre, car déjà je ne dormais que le jour et on me disait bonsoir après le courrier. Je rouvris les yeux, le jour avait paru. On entra dans ma chambre. Bientôt Maman entra aussi. Il n’y avait jamais besoin d’hésiter, quand on voulait comprendre ce qu’elle faisait. Comme pendant toute sa vie elle n’a jamais pensé une fois à elle, et comme le seul but de ses plus petites actions comme de ses plus grandes a été notre bien – et, à partir du moment où j’ai été malade et où il a fallu renoncer à mon bien, a été mon plaisir et ma consolation – il était assez facile, avec cette clef que j’ai possédée dès le premier jour, de deviner ses intentions dans ses gestes, et de m’apercevoir au bout de ses intentions. Quand je vis, après qu’elle m’eut dit bonjour, son visage prendre un air de distraction, d’indifférence, tandis qu’elle posait négligemment Le Figaro près de moi – mais si près que je ne pouvais pas faire un mouvement sans le voir – quand je la vis, aussitôt cela fait, sortir précipitamment de la chambre, comme un anarchiste qui a posé une bombe, et repousser dans le couloir avec une violence inaccoutumée ma vieille bonne, qui entrait précisément à ce moment-là, et qui ne comprit pas ce qui allait se passer de prodigieux dans la chambre et à quoi elle ne devait pas assister, je compris immédiatement ce que Maman avait voulu me cacher, à savoir que l’article avait paru, qu’elle ne m’en avait rien dit pour ne pas déflorer ma surprise, et qu’elle ne voulait pas que personne fût là qui pourrait troubler ma joie par sa présence, seulement m’obliger par respect humain à dissimuler. Maman n’a jamais déposé ainsi le courrier d’un air négligent près de moi, sans qu’il y eût soit un article de moi ou sur moi, ou sur quelqu’un que j’aime, soit une page de Jammes ou de Boylesve, qui sont pour moi un enchantement, soit une lettre d’une écriture aimée.

fatiguée à cette époque continue à croire que ce n’est pas lui, comme les vieux qui continuent un mouvement commencé  ; mais vite je reviens à cette idée  : c’est mon article.

Alors je prends cette feuille qui est à la fois une et dix mille par une multiplication mystérieuse, tout en la laissant identique et sans l’enlever à personne, qu’on donne à autant de camelots qui la demandent, et sous le ciel rouge étendu sur Paris, humide et de brouillard et d’encre, l’apportent avec le café au lait à tous ceux qui viennent de s’éveiller. Ce que je tiens dans ma main, ce n’est pas seulement ma pensée vraie, c’est, recevant cette pensée, des milliers d’attentions éveillées. Et pour me rendre compte du phénomène qui se passe, il faut que je sorte de moi, que je sois un instant un quelconque des dix mille lecteurs dont on vient d’ouvrir les rideaux et dans l’esprit fraîchement éveillé de qui va se lever ma pensée en une aurore innombrable, qui me remplit de plus d’espérance et de foi que celle que je vois en ce moment au ciel. Alors je prends le journal comme si je ne savais pas qu’il J’ouvris le journal. Tiens, justement un article sur le même sujet que moi  ! Non, mais c’est trop fort, juste les mêmes mots… Je protesterai… mais encore les mêmes mots, ma signature… c’est mon article. Mais pendant une seconde ma pensée entraînée par la vitesse acquise et peut-être déjà un peu y a un article de moi  ; j’écarte exprès les yeux de l’endroit où sont mes phrases, essayant de recréer ce qu’il y a plus de chance d’arriver, et faisant pencher la chance du côté que je crois, comme quelqu’un qui attend laisse de l’intervalle entre les minutes, pour ne pas se laisser aller à compter trop vite. Je sens sur ma figure la moue de mon indifférence de lecteur non averti, puis mes yeux tombent sur mon article, au milieu, et je commence. Chaque mot m’apporte l’image que j’avais l’intention d’évoquer. À chaque phrase, dès le premier mot se dessine d’avance l’idée que je voulais exprimer  ; mais ma phrase me l’apporte plus nombreuse, plus détaillée, enrichie, car auteur, je suis cependant lecteur, en simple état de réceptivité et l’état où j’étais en écrivant était plus fécond, et à la même idée qui se recrée en moi en ce moment, j’ai ajouté alors des prolongements symétriques, auxquels je ne pensais pas à l’instant en commençant la phrase, et qui m’émerveillent par leur ingéniosité. Réellement, il me paraît impossible que les dix mille personnes qui lisent en ce moment l’article ne ressentent pas pour moi l’admiration que j’éprouve en ce moment pour moi-même. Et leur admiration bouche les petites fissures qu’il y a dans la mienne. Si je mettais mon article face à face de ce que j’aurais voulu faire, comme hélas cela m’arrivera plus tard, il est probable que je lui trouverais un bégaiement d’aphasique en face d’une phrase délicieuse et suivie, pouvant à peine faire comprendre à la personne douée de la meilleure volonté ce que je m’étais cru, avant de prendre la plume, capable de faire. Ce sentiment-là, je l’ai en écrivant, en me relisant, je l’aurai dans une heure  ; mais en ce moment ce n’est pas dans ma pensée que je verse ainsi lentement chaque phrase, c’est dans les mille et mille pensées des lecteurs réveillés, à qui on vient d’apporter Le Figaro.

Dans l’effort que je fais pour être l’un d’eux, je me dépouille des intentions que j’avais, je me fais une pensée nue, qui s’attendait à lire n’importe quoi et que viennent assaillir, charmer, remplir de l’idée de mon talent, me faire préférer sans aucun doute à tous les autres écrivains, cette image charmante, cette idée rare, ce trait d’esprit, cette vue profonde, cette expression éloquente, qui ne cessent pas de se succéder. Au-dessus de tous ces cerveaux qui s’éveillent, l’idée de ma gloire se levant sur chaque esprit m’apparaît plus vermeille que l’aurore innombrable qui rosit à chaque fenêtre. Si un mot me paraît mauvais, oh  ! ils ne s’en apercevront pas  ; et puis ce n’est déjà pas mal comme cela, ils ne sont pas habitués à si bien. Le sentiment de mon impuissance, qui est la tristesse de ma vie, se change, maintenant que je m’appuie à la matière de dix mille admirations que je m’imagine, en un sentiment de force joyeuse. Je sors de mon triste jugement sur moi-même, je vis dans les paroles d’éloge, ma pensée se fait tour à tour à la mesure de l’admiration particulière que j’imagine en chacun, de ces éloges que je recevrai tout à l’heure, et sur qui je me déchargerai du douloureux devoir de me juger.

Hélas, au moment même où je bénéficie de ne plus avoir à me juger moi-même, c’est moi qui me juge  ! Ces images que je vois sous mes mots, je les vois parce que j’ai voulu les y mettre  ; elles n’y sont pas. Et si même pour quelques-unes j’ai réussi en effet à les faire passer dans la phrase, mais pour les voir et les aimer il faudrait que le lecteur les ait dans son esprit et les chérisse  ! En relisant quelques phrases bien faites je me dis  : Oui, dans ces mots il y a cette pensée, cette image, je suis tranquille, mon rôle est fini, chacun n’a qu’à ouvrir ces mots, ils l’y trouveraient, le journal leur apporte ce trésor d’images et d’idées. Comme si les idées étaient sur le papier, que les yeux n’eussent qu’à s’ouvrir pour les lire et les faire pénétrer en un esprit où elles n’étaient pas déjà  ! Tout ce que les miens peuvent faire c’est d’en éveiller de semblables dans les esprits qui en possèdent naturellement de pareilles. Pour les autres, en qui mes mots n’en trouveront point à éveiller, quelle idée absurde de moi éveillent-ils  ! Qu’est-ce que cela pourra leur dire, ces mots qui signifient des choses, non seulement qu’ils ne comprendront jamais, mais qui ne peuvent se présenter à leur esprit  ? Alors, au moment où ils lisent ces mots-là, qu’est-ce qu’ils voient  ? Et c’est ainsi que tous ceux de mes lecteurs que je connais me diront  : « Pas fameux, votre article  », «  Bien mauvais  », «  Vous avez tort d’écrire  », tandis que moi, pensant qu’ils ont raison, voulant me ranger à leur avis, j’essaye de lire mon article avec leur esprit. Mais je ne peux pas plus prendre le leur qu’ils n’ont pu prendre le mien. Dès le premier mot, les ravissantes images se lèvent en moi, sans partialité, elles m’émerveillent l’une après l’autre, il me semble que c’est fini, que c’est ainsi là, dans le journal, qu’on ne peut pas faire autrement que de les recevoir, que s’ils faisaient attention, si je le leur disais, ils penseraient comme moi.

Je voudrais penser que ces idées merveilleuses pénètrent à ce même moment dans tous les cerveaux, mais aussitôt je pense à tous les gens qui ne lisent pas Le Figaro, qui peut-être ne le liront pas aujourd’hui, qui vont partir pour la chasse, ou ne l’ont pas ouvert. Et puis, ceux qui le lisent liront-ils mon article  ? Hélas  ! ceux qui me connaissent le liront s’ils voient ma signature. Mais la verront-ils  ? Je me réjouissais d’être en première page, mais je crois au fond qu’il y a des gens qui ne lisent que la deuxième. Il est vrai que, pour lire la seconde, il faut déplier le journal, et ma signature est juste au milieu de la première page. Pourtant, il me semble que, quand on va tourner la deuxième page, on n’aperçoit de la première page que les colonnes de droite. J’essaye, je suis le monsieur pressé de voir qui il y avait chez Mme de Fitz-James, je prends Le Figaro avec intention de ne rien voir de la première page. Ça y est, je vois bien les deux dernières colonnes, mais pas plus de Marcel Proust que s’il n’y en avait pas  ! Tout de même, même si on ne s’intéresse qu’à la seconde page, on doit regarder qui a fait le premier article. Alors je me demande qui l’avait fait hier, avant-hier, et je me rends compte que bien souvent moi-même je ne vois pas la signature du premier article. Je me promets dorénavant de toujours le regarder, comme un amant jaloux, pour se persuader que sa maîtresse ne le trompe pas, ne le trompe plus. Mais hélas  ! je sais bien que mon attention n’entraînera pas les autres, que ce n’est pas parce que cela arrivera désormais pour moi, que je regarderai la première page, que cela me permettra de conclure que les autres font de même. Au contraire, je n’ai pas l’idée que la réalité puisse ressembler tant à mon désir, comme autrefois, quand j’espérais une lettre de ma maîtresse, je l’écrivais en pensée telle que j’aurais voulu la recevoir. Puis sachant qu’il n’était pas possible, le hasard n’étant pas si grand, qu’elle m’écrive juste ce que j’imagine, je cessais d’imaginer, pour ne pas exclure du possible ce que j’avais imaginé, pour qu’elle pût m’écrire cette lettre. Si même un hasard avait fait qu’elle me l’écrivît, je n’aurais pas eu de plaisir, j’aurais cru lire une lettre écrite par moi-même. Hélas, dès le premier amour passé, nous connaissons si bien toutes les phrases qui peuvent faire plaisir en amour, qu’aucune, la plus désirée, ne nous apporte rien d’extérieur à nous. Il suffit qu’elles soient écrites avec des mots qui sont aussi bien des mots à nous qu’à notre maîtresse, avec des pensées que nous pouvons créer aussi bien qu’elle, pour qu’en les lisant nous ne sortions pas de nous, et qu’il y ait peu de différence pour nous entre les avoir désirées et les recevoir, puisque l’accomplissement parle le même langage que le désir.

Je me suis fait racheter quelques exemplaires du Figaro par le valet de chambre, j’ai dit que c’était pour en donner à quelques amis et c’est vrai. Mais c’est surtout pour toucher du doigt l’incarnation de ma pensée en ces milliers de feuilles humides, pour avoir un autre journal qu’un nouveau monsieur aurait eu s’il était venu au même moment que mon valet de chambre le prendre dans le kiosque, et pour m’imaginer, devant un exemplaire autre, être un nouveau lecteur. Aussi, lecteur nouveau, je prends mon article comme si je ne l’avais pas lu, j’ai une bonne volonté toute fraîche, mais en réalité les impressions du second lecteur ne sont pas très différentes et sont tout aussi personnelles que celles du premier. Je sais bien au fond que beaucoup ne comprendront rien à l’article, et des gens que je connais le mieux. Mais, même pour ceux-là, cela me donne l’agréable impression d’occuper aujourd’hui leurs pensées, sinon de mes pensées qu’ils ne voient point apparaître, du moins de mon nom, de ma personnalité, du mérite qu’ils supposent à quelqu’un qui a pu écrire tant de choses qu’ils ne comprennent point. Il y a une personne à qui cela donnera de moi l’idée queje désire tant qu’elle ait  ; cet article qu’elle ne comprendra pas est de son fait même une louange explicite qu’elle entendra de moi. Hélas, la louange de quelqu’un qu’elle n’aime pas n’enchantera pas plus son cœur que des mots pleins d’idées qui ne sont pas en elle n’enchaîneront son esprit.

Voyons, j’allais embrasser Maman avant de me recoucher et de m’endormir et lui demander ce qu’elle pensait de l’article  ! Et déjà j’étais impatient, ne pouvant vérifier par l’expérimentation si les dix mille lecteurs du Figaro l’auraient lu et aimé, de pratiquer quelques sondages dans les gens que je connaissais. C’était le jour de Maman, peut-être on lui en parlerait.

Avant d’aller lui dire adieu, j’allai fermer les rideaux. Maintenant sous le ciel rose on sentait que le soleil s’était formé et que par sa propre élasticité, il allait jaillir. Ce ciel rose me donnait un grand désir de voyage, car je l’avais vu souvent par les carreaux du wagon, après une nuit où j’avais dormi non pas comme ici dans l’entouffement des choses renfermées et immobilisées sur moi, mais au milieu de mouvement, emporté moi-même, comme les poissons qui en dormant flottent et se déplacent encore, entourés des eaux bruissantes. Ainsi j’avais veillé ou dormi, bercé par ces bruits du train, que l’oreille accouple deux par deux, quatre par quatre, à sa fantaisie, comme les sons des cloches, suivant un rythme qu’elle s’imagine écouter, qui semble précipiter une cloche sur une autre, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle l’ait remplacé par un autre auquel les cloches, ou les bruits du train obéissent aussi docilement. C’est après de telles nuits que, tandis que le train m’emportait à toute vitesse vers les pays désirés, j’apercevais au carreau de la fenêtre le ciel rose au-dessus des bois. Puis la voie tournait, il était remplacé par un ciel nocturne d’étoiles, au-dessus d’un village dont les rues étaient encore pleines de la lumière bleuâtre de la nuit. Alors je courais à l’autre portière où le beau ciel rose brillait de plus en plus sur les bois, et j’allais ainsi de fenêtre en fenêtre pour ne pas le quitter, le rattrapant, selon les changements de direction du train, à la fenêtre de droite quand je l’avais perdu à la fenêtre de gauche. Alors on se promet de voyager sans cesse. Et maintenant ce désir me revenait  ; j’aurais voulu revoir devant ce même ciel cette gorge sauvage du Jura, et la petite maison de gare qui ne connaît que le tournant qui passe à côté d’elle.

Mais ce n’est pas tout ce que j’aurais voulu y voir. Là le train s’arrêta et, comme je me mettais à la fenêtre où entrait une odeur de brouillard de charbon, une fille de seize ans, grande et rose, passait offrant du café au lait fumant. Le désir abstrait de la beauté est fade, car il l’imagine d’après ce que nous connaissons, il nous montre l’univers fait et terminé devant nous. Mais une nouvelle fille belle nous apporte précisément quelque chose que nous n’imaginions pas, ce n’est pas la beauté, quelque chose de commun à d’autres, c’est une personne, quelque chose de particulier, qui n’est pas une autre chose, et aussi quelque chose d’individuel, qui est, avec qui nous voudrions mêler notre vie. Je lui criai «  du café au lait  » ; elle ne m’entendit pas, je voyais s’éloigner cette vie où je n’étais pour rien, ses yeux qui ne me connaissaient pas, hélas, ses pensées où je n’existais pas  ; je l’appelai, elle n’entendit, elle se retourna, sourit, vint, et tandis que je buvais le café au lait, tandis que le train allait partir, je fixais ses yeux  : ils ne me fuyaient pas, fixant aussi les miens avec une certaine surprise, mais où mon désir croyait voir de la sympathie. Que j’aurais voulu capter sa vie, voyager avec elle, avoir à moi sinon son corps, au moins son attention, son temps, son amitié, ses habitudes  ? Il fallait se presser, le train allait partir. Je me dis  : je reviendrai demain. Et maintenant, après deux ans, je sens que je retournerai là-bas, que je tâcherai d’habiter dans le voisinage et au petit jour, sous le ciel rose, au-dessus de la gorge sauvage, d’embrasser la fille rousse qui me tend du café au lait. Un autre emmène sa maîtresse et étouffe sur elle, quand le train repart, le désir des filles du pays qu’il a rencontrées. Mais c’est une abdication, un renoncement à connaître ce que le pays nous donne, à aller au fond de la réalité. Ceux qui cherchent dans la réalité tel ou tel plaisir, peuvent oublier en embrassant leur maîtresse la fille qui leur donnait du café au lait en souriant. Ils peuvent en voyant une autre belle cathédrale assouvir leur désir de voir les tours de la cathédrale d’Amiens. Pour moi la réalité est individuelle, ce n’est pas la jouissance avec une femme que je cherche, c’est telles femmes, ce n’est pas une belle cathédrale, c’est la cathédrale d’Amiens, au lieu où elle est enchaînée, au sol, non pas son équivalent, son double, mais elle, avec la fatigue pour l’atteindre, par le temps qu’il fait, sous le même rayon de soleil qui nous touche, elle et moi. Et souvent deux désirs s’unissent, et c’est pendant deux ans de retourner à Chartres et, après avoir vu le porche, de monter dans la tour avec la fille du sacristain.

Il faisait maintenant grand jour, je voyais à cette terre ces lueurs fantastiques d’or qui indiquent à ceux qui ouvrent leurs fenêtres que le soleil n’est pas levé depuis longtemps, et qui font frémir les grands soleils du jardin, le parc en pente et au loin la Loire immobile, dans cette poussière d’or qu’ils ne reverront plus qu’au coucher, mais qui n’aura plus alors cette beauté d’espérance, qui les fait se hâter de descendre dans le chemin encore silencieux.