Correspondance (Diderot)/32

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Correspondance générale, Texte établi par J. Assézat et M. TourneuxGarnierXIX (p. 473-474).


XXXII

À SUARD[1].
[1765.]

Je ne suis, mon cher ami, ni ingrat, ni paresseux, ni négligent ; mais je deviens fou. J’ai passé plus de temps à chercher ce maudit extrait de Montamy qu’il ne m’en aurait fallu pour le refaire à neuf. Pendant quinze jours que je n’en ai eu aucun besoin, je ne rencontrai pas autre chose sous mes yeux. Eh bien, il faut que le diable l’ait emporté. J’ai retourné et retourné dix fois, vingt fois et portefeuilles, et tiroirs, et cartons, inutilement. Nous n’avons plus qu’une ressource : c’est que peut-être il est parmi des papiers que je remis au domestique de M. de Montamy lorsqu’il m’apporta le livre. Je vous prie très-instamment d’y envoyer. Si l’extrait dont il s’agit se retrouve là, envoyez-le-moi. Je m’y mets sur-le-champ et vous serez satisfait. Bonjour, ayez le moins d’humeur que vous pourrez, je vous en conjure. Pour cette fois, je ne suis pas coupable.



  1. Inédite. Sans date ni signature. Communiquée par M. Dubrunfaut.