Correspondance 1812-1876, 1/1823/III

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III

À M. CARON, À PARIS[1]


Nohant, 21 novembre 1823.


J’ai reçu votre envoi, mon petit Caron, et je vous remercie de votre extrême obligeance. Toutes mes commissions sont faites le mieux du monde, et vous êtes gentil comme le père Latreille.

Vous m’avez envoyé assez de guimauve pour faire pousser deux millions de dents ; comme j’espère que mon héritier[2] n’en aura pas tout à fait autant, j’ai fait deux bouteilles de sirop dont vous vous lécherez les barbes si vous vous dépêchez de venir à Nohant ; car mon petit n’est pas disposé à vous en laisser beaucoup. Au reste, votre envoi a fait bon effet, puisque nous avons deux grandes dents. Vous seriez amoureux de lui maintenant : il est beau comme vous, et leste comme son père. J’aimerais autant tenir une grenouille, elle ne sauterait pas mieux.

Adieu, mon petit père. Nous vous embrassons et sommes vos bons amis.

LES DEUX CASIMIRS[3].

  1. Vieil ami et correspondant de la famille.
  2. Maurice, son fils, qui avait alors quatre mois.
  3. Nom de François-Casimir Dudevant, son mari.