Correspondance 1812-1876, 1/1833/CII

La bibliothèque libre.


CII

À M. CASIMIR DUDEVANT, À NOHANT


Paris, 20 mai 1833.


Mon ami,

Je suis aise de ton bon voyage et de ton arrivée en bonne santé.

Maurice a été à l’infirmerie. C’est le changement de régime qui l’éprouve un peu ; du reste, il est très frais et très gai. On est content de son caractère et il paraît s’arranger bien avec ses camarades. Quant à ses progrès, ils ne peuvent pas être encore sensibles. J’espère qu’à ton retour, on commencera à s’en apercevoir. Je lui ai dit de t’écrire. Dans tous les cas, je te donnerai de ses nouvelles. Je l’ai vu hier, avec ma mère ; il a été très gentil. Je ne sais si Salmon a de mauvaises affaires ce mois-ci ; mais j’ai eu toutes les peines du monde à me faire payer, quoique je n’aie envoyé chercher mon argent que le 15 mai. Il a fallu y envoyer quatre fois de suite. La première fois, il a fait refuser sa porte ; la seconde, son heure de réception était changée ; la troisième, il n’avait pas d’argent ; enfin, la quatrième, il a daigné m’envoyer mon mois. Je ne sais pas si tout cela est l’effet du hasard ; c’est bien possible. Cependant tu devrais y faire attention, au cas où tu aurais des sommes d’une certaine importance à déposer chez lui. Ensuite, tu devrais le prier de m’envoyer mon argent tous les premiers du mois. Un homme d’affaires n’est ni ambassadeur ni ministre, pour qu’on fasse antichambre chez lui.

Adieu, mon ami. Ta grosse fille t’embrasse. Dis bien des choses de ma part à Duteil et à Jules Néraud, quand tu les verras.

Adieu ; je t’embrasse.