Correspondance 1812-1876, 4/1863/DXXIII

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DXXIII

À M. GUSTAVE FLAUBERT, À PARIS


Nohant, 2 février 1863.


« Ne rien mettre de son cœur dans ce qu’on écrit ? » Je ne comprends pas du tout, oh ! mais du tout. Moi, il me semble qu’on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu’on peut séparer son esprit de son cœur ? est-ce que c’est quelque chose de différent ? est-ce que la sensation même peut se limiter ? est-ce que l’être peut se scinder ? Enfin ne pas se donner tout entier dans son œuvre, me paraît aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau. Qu’est-ce que vous avez voulu dire ? vous me répondrez quand vous aurez le temps.