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Correspondance 1812-1876, 6/1875/CMXXIX

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Texte établi par Calmann-Lévy,  (Correspondance Tome 6 : 1870-1876p. 341-342).


CMXXIX

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 6 mai 1875.


Cette catastrophe[1] me fait un grand chagrin et me bouleverse. J’étais arrivée à avoir beaucoup d’amitié pour lui et une entière confiance. Je crois, en outre, qu’il y aura beaucoup d’inconvénients pour moi à ne plus pouvoir m’appuyer sur ce bras solide et dévoué.

Que la vie est triste ! une vie où il faut continuellement voir s’écrouler toutes choses autour de soi, et où l’on n’est pas sûr de revoir le soir l’ami qu’on a quitté le matin.

Tu as dû être bien troublé et chagriné aussi. Si tu étais là, je serais moins triste ; mais il faut s’habituer à l’être, quelque courage que l’on ait. La destinée sombre déjoue toutes nos volontés, et les courageux sont frappés comme les faibles.

Nous t’embrassons tous ; écris-nous.

G. SAND.

  1. La mort de Michel Lévy.