Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0642

La bibliothèque libre.
Louis Conard (Volume 4p. 375-376).

642. À ERNEST FEYDEAU.
[Croisset] Dimanche soir [22 avril 1860].
Mon vieux Feydeau,

Malgré l’envie que j’avais de te voir avant mon départ, j’ai été tellement occupé qu’il m’a fallu me priver de ta visite. Je te la ferai dans une quinzaine quand je serai de retour à Paris où je resterai tout le mois de mai.

Mlle Bosquet m’avait chargé de te prier de la recommander à la Revue de Paris. Elle y a déposé un manuscrit ayant pour titre Jacqueline de Vardon, et elle attend la réponse de ces MM. anxieusement.

J’attends pour te parler du Secret du Bonheur qu’il soit terminé. Quel sacré mode de publication qu’une Revue ! et comme ça nuit aux livres ! Dans la crainte de te dire des bêtises je m’abstiens de toute parole. Je sais bien ce qu’il y a dans ton œuvre de bon, mais quant au mauvais j’ai peur de me tromper.

La cérémonie nuptiale de ma nièce s’est faite mercredi. Les époux doivent être demain à Milan. Je viens de passer une semaine peu gaie, mon bonhomme !