Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0824

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Louis Conard (Volume 5p. 187).

824. À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.
Nuit de jeudi [16 ou 23 novembre 1865].

C’est encore moi, mes bons, mais cette fois je ne demande pas de réponse.

Ma nièce et son époux (oui, vous me voyez venir ? Eh bien, non !) bref, si vous ne pouvez me donner deux balcons, ayez l’obligeance de les retenir pour moi au contrôle, la chose coûtât-elle des sommes insensées.

La Princesse m’offre une place dans sa loge. Si vous aimez mieux que je sois au paradis ou aux latrines, faites. On ne vient pas pour s’amuser aux premières des amis, mais pour les servir. J’ai répondu à la Princesse « que je la remerciais beaucoup », ce qui ne m’engage à rien. Quelle politique ! quelle astuce !

Voilà deux jours que je passe dans les deux gares de Rouen ; pas d’aquarelle. La chose sera restée à Paris ou aura été remise à un autre chemin de fer.

J’arriverai à Paris jeudi soir, ou peut-être mercredi soir. Je brûle d’y être.

Allons, à bientôt. Vous allez avoir une semaine embêtante à passer.

C’est moi qui vous emprunterai de l’argent, si vous avez un succès !

Ne ressemblez pas trop à Dennery, hein ?

Adieu, très chers vieux, je vous embrasse sur vos quatre joues.