Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0977

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Louis Conard (Volume 5p. 386-387).

977. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Paris, 15 juillet [1868].
Chère Demoiselle,

À mon retour de Fontainebleau, je trouve votre lettre qui m’est envoyée de Croisset, et je réponds de suite à votre question touchant l’Opéra.

Ce que je vous conseille, c’est de ne rien faire, car vous n’arriverez à rien. On ne peut pas forcer une ville à avoir un théâtre malgré elle. Sur quels fonds serait prise la subvention ? L’Empereur, je crois, n’y peut rien du tout.

Je connais Camille Doucet, mais il n’est pas à Paris maintenant.

La question des théâtres me paraît, du reste, près de se vider par la mort. Après trois ans, si cela continue, personne ne voudra plus aller au spectacle.

Le mieux est de venir entendre de la musique à Paris et de laisser là quelque temps votre hôpital, c’est-à-dire tous les gens dont vous vous êtes chargée.

Je vous demande pardon de vous écrire si laconiquement. N’en croyez pas moins à ma sincère affection.

P.-S. — Je serai de retour à Croisset vers le 15 août.