Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0996

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Louis Conard (Volume 5p. 410-411).

996. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, jeudi, 2 heures [octobre 1868 ?].
Mon Loulou,

Ta bonne maman me charge de l’écrire, commission dont je m’acquitte avec empressement.

Elle a eu hier la visite de ton bel oncle Achille Dupont, qui est resté trois heures ; puis, à dîner, Mme de Maupassant.

La voiture de sa « fameuse fille » va la remmener à Rouen dîner chez Mme Lebret. Quelle partie de plaisir !

Le seul événement de mon existence a été, mardi, l’apparition du sieur Raoul Duval, qui s’est pris pour moi de passion (ou de curiosité ?), et puis j’ai un rhume inimaginable ! Je tousse et je mouche, dans le silence du cabinet, d’une façon incessante. Mon pauvre nez va rester au fond d’un de mes mouchoirs, et j’ai peur de lancer mes poumons sur les cendres.

Amuse-toi bien dans la nouvelle Athènes.

Ton vieux Ganachard.