Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1153
Au lieu de partir ce matin, je ne pars que ce soir, Dumas n’étant arrivé qu’à midi. Et au lieu de nous en aller par Amiens, nous allons coucher à Paris, d’où nous repartirons à 9 heures du matin demain. La ligne de Rouen à Amiens est occupée par les Prussiens, encombrée de leurs troupes, et nous n’arriverions à Bruxelles qu’après-demain soir… peut-être ?
Ils se conduisent abominablement à Rouen, et je ne vous engage pas à y faire un long séjour, ni surtout à vous promener le soir dans les rues.
Émile a reçu ce matin ta lettre. Écrivez-moi à Bruxelles, à l’hôtel Bellevue, ou chez M. Giraud, rue d’Arlon, 15 (pour remettre à M. G. F.). Je suis impatient de savoir comment vous aurez fait votre voyage et comment se sera passé votre séjour à Rouen, surtout à cause de notre pauvre vieille.
Dumas m’a dit que les Prussiens quittaient Dieppe demain, définitivement. Il est fâcheux que tu ne puisses pas y rester un peu plus longtemps.
Adieu, pauvre chère Caro.
En vous écrivant samedi matin de Bruxelles, vous ne pouvez pas avoir la lettre à Rouen avant lundi. Tâche de faire comprendre ça à notre vieille.