Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1197

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Louis Conard (Volume 6p. 267-268).

1197. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, mardi 1er août 1871.

Ma chère Caro, j’ai reçu hier au soir une lettre de toi si gentille qu’elle m’a attendri « presque, presque » jusqu’aux larmes, si bien qu’il m’ennuie de toi et que j’ai fort envie de te revoir pour te bécoter.

Ton mari sortait de chez moi lorsque j’y suis rentré. Tu me dis qu’il part de Paris aujourd’hui ou demain. Je n’ai donc chance de le revoir que la semaine prochaine ? Aujourd’hui je vais à l’arsenal voir le père Baudry, et aux Archives, chez Maury, toujours pour Saint Antoine, lequel attend ta visite, dans le mois de septembre, comme il est convenu. J’ai reçu, ce matin, la visite de l’acteur Berton. Les affaires de l’Odéon sont fort embrouillées et je ne sais ce qui adviendra d’Aïssé. Ce qu’il y a de sûr, c’est que je ne veux pas la faire jouer par des acteurs médiocres.

J’ai écrit à Émile de revenir dimanche, car jeudi prochain j’aurai probablement à dîner d’Osmoy et Bardoux. Je passerai la fin de la semaine chez la Princesse. Ensuite je retournerai peut-être aux Bibliothèques. En tout cas, il faut que je sois revenu à Croisset avant le 20, à cause de Tourgueneff. […]