Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1249

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Louis Conard (Volume 6p. 331-332).

1249. À PHILIPPE LEPARFAIT.
[1871]
Mon cher Philippe,

J’avais prié Allais de m’envoyer le rapport de Decorde et Baudry : 1o des vers… ? 2o le discours de Nion sur B[ouilhet]. Je n’ai rien de tout cela et j’en aurais besoin car (mystère) je veux cingler, jusqu’au sang, les fesses du conseil municipal.

J’attends.

Chilly a été aujourd’hui épaté (il n’y a rien changé du tout) de la manière dont j’ai mis en scène le 1er acte ; le 4e sera aussi bien. Nous avons débrouillé le 2e ; dans 3 ou 4 jours il sera bien. Le 3e m’inquiète toujours (à cause des seigneurs !!! Et du Régent !)

La première est fixée au 28. Donc, arrange-toi pour être libre vers le 25.

J’ai donné le bon à tirer des 4 premières feuilles du volume qui sera très beau. M. Claye est un charmant bonhomme qui s’est piqué d’honneur.

Je donne, avec Régnier des Français, des leçons particulières à Colombier (Tencin) et je n’ai pas un petit mal !

J’avais ce matin chez moi à 10 heures Pierre Berton pour lui glisser ses vérités particulières. Ramelli, selon moi, déformera tout et Chilly m’a presque fait des excuses tantôt.

En résumé, j’ai bon espoir. Nous répétons tous les jours et tous les artistes m’ont l’air pleins de bonne volonté !

L’eau-forte du portrait sera prête mercredi. Mais, comme délassement et volupté, je demande à faire crever de chagrin le conseil municipal.

Je t’embrasse, et embrasse bien fort pour moi ta chère maman.

Ton.