Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1332

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Louis Conard (Volume 6p. 423-424).

1332. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, vendredi, 5 heures [27 septembre 1872].

Tu penses bien, mon loulou, que je n’irai pas demain à Dieppe, puisque tu dois venir jeudi, n’est-ce pas ? Mais ne manque pas, autrement ma malédiction t’est destinée.

Quel temps ! Il pleut sans discontinuer et les habits en sont, même dans les appartements et malgré le feu, gras d’humidité.

Ma seule distraction est d’embrasser mon pauvre chien, à qui j’adresse des discours. Quel mortel heureux ! Son calme et sa beauté vous rendent jaloux.

Les maçons ont enlevé les feuilles de dessus les toits, et vont se mettre à réparer le corps de garde[1]. Voilà toutes les nouvelles.

J’ai le bras fatigué à force de prendre des notes.

Pauvre chat, comme je te plains avec tes affreuses migraines ! Luchon n’a donc servi à rien ?

Je t’embrasse bien fort.

Ton vieil oncle.

Joie de Mlle Julie en apprenant que sa Caroline va venir. Je ne dis rien de la mienne (joie).


  1. Cabane dans le jardin de Croisset, où logeaient les douaniers.