Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1332
Tu penses bien, mon loulou, que je n’irai pas demain à Dieppe, puisque tu dois venir jeudi, n’est-ce pas ? Mais ne manque pas, autrement ma malédiction t’est destinée.
Quel temps ! Il pleut sans discontinuer et les habits en sont, même dans les appartements et malgré le feu, gras d’humidité.
Ma seule distraction est d’embrasser mon pauvre chien, à qui j’adresse des discours. Quel mortel heureux ! Son calme et sa beauté vous rendent jaloux.
Les maçons ont enlevé les feuilles de dessus les toits, et vont se mettre à réparer le corps de garde[1]. Voilà toutes les nouvelles.
J’ai le bras fatigué à force de prendre des notes.
Pauvre chat, comme je te plains avec tes affreuses migraines ! Luchon n’a donc servi à rien ?
Je t’embrasse bien fort.
Ton vieil oncle.
Joie de Mlle Julie en apprenant que sa Caroline va venir. Je ne dis rien de la mienne (joie).
- ↑ Cabane dans le jardin de Croisset, où logeaient les douaniers.