Correspondance de Lagrange avec d’Alembert/Lettre 037

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Texte établi par Ludovic LalanneGauthier-Villars (Œuvres de Lagrange. Tome XIIIp. 77).

37.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Turin, ce 16 août 1766.

Mon cher et illustre ami, je pars jeudi 21 pour Paris, et je compte d’y arriver le 2 du mois prochain. Le roi de Prusse consent que je passe par cette ville pour vous voir et vous entretenir tout à mon aise. Il m’a accordé 1500 livres de Piémont pour mon voyage, qui en font 1800 de France, et m’a fait expédier un passe-port convenable. Je n’ai pas encore pris congé de la cour, mais je n’en attends que des compliments ce sera une obligation de moins. Le troisième Volume de nos Mélanges vient de paraître. Je vous en apporterai moi-même un exemplaire, parce que toute autre voie serait moins prompte. Adieu, mon cher et illustre ami ; je me fais une fête de vous revoir, de vous embrasser et de pouvoir vous témoigner tous les sentiments que je vous dois et que je suis bien flatté de vous devoir. Adieu, adieu encore une fois ; les embarras de mon départ ne me permettent pas de vous écrire davantage.

À Monsieur d’Alembert, de l’Académie française,
      de l’Académie royale des Sciences de Paris, etc.,
    rue Saint-Dominique, faubourg Saint-Germain,
                vis-à-vis Belle-Chasse, à Paris
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