Correspondance de Nicolas Poussin/Addenda

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Texte établi par Charles Jouanny, Jean Schemit (p. 520-523).

ADDENDA.




Page 1. — Cote du dossier Poussin, à la bibliothèque de l’Institut : mss. N. S., t. CXX. — On consultera avec intérêt l'article M. R. Schneider, La première édition des lettres de Nicolas Poussin, par Quatremère de Quincy, dans le Bull. de la Soc. de l’Hist. de l’Art français, 1909, 4e fasc., p. 251-258.

Page 27. — La lettre de Publius Lentulus est une pièce apocryphe que ce Romain aurait adressée au Sénat et dans laquelle il faisait un portrait physique du Christ ; elle apparaît pour la première fois dans un écrit du frère Olivier Maillard, en 1552 (voir Feuillet de Conches, Causeries d’un curieux, Plon, 1862, 1er vol., t. I, ch. iii).

Page 31, note 2. — Avenel, Corr. de Richelieu, t. VI, p. 691.

Page 34, note 1, 3e ligne. — Publié en 1650.

Page 59. — « Qu’est-ce que ce « M. de Costanse » au gargantuesque pâté de venaison ? », se demande Ph. de Chennevières (La peinture française, p. 163), et si Poussin n’a « pas voulu écrire le nom du gourmet Costar, le courtisan connu par le recueil de ses Lettres flagorneuses, ami, compatriote et commensal de Chantelou ». M. Maurice Tourneux, qui a bien voulu examiner le problème, partage cette supposition : « En adressant à Poussin ce pâté monstrueux, Costar obéissait peut-être à une recommandation des Fréart ou se flattait de leur faire ainsi la cour. »

Page 76, note 1. — Voir H. Jouin, Ch. Le Brun et les arts sous Louis XIV, p. 34-35.

Page 351. — Trajano Boccalini (1556-1613), le « gazetier officiel d’Apollon ». — « Après beaucoup d’éloges de la Torta, Apollon dit au critique de Guarini, car il n’y en a qu’un : Che egli si fa conoscere per uno di quegli acerbi detrattori, che accecati dall’ invidia, biasimavano le cose inimitabili degli ingegni straordinariamente fecondi. Centuria la, Ragguaglio di Parnaso XXXI. » (Note de Quatremère de Quincy, éd. de 1824, p. 378.)

Page 152, note 2 (François Bonnemés). — On voudra bien nous permettre de réserver les renseignements, assez étendus, mais très contradictoires, que nous avons déjà recueillis sur la question. Quand elle sera pleinement élucidée, elle méritera un article spécial.

Page 183, note 1. — Dans un article de la Revue d’Histoire de Lyon, fasc. III, 1912, intitulé : Lyon dans la correspondance de Poussin, nous proposons l’hypothèse suivante : la date de ce brouillon de lettre serait exacte, mais l’écriture, — qui n’est pas celle du ms. 12347, — serait, non de Poussin, mais de son neveu et secrétaire Jean Dughet. Félibien nous apprend que Poussin, accompagné de Le Brun, atteignit Rome le 5 novembre 1642. Le Brun se serait empressé d’écrire le jour même à Jean Dughet, resté à Lyon, et chargé vraisemblablement de tenir M. de Chantelou au courant du voyage de son illustre protégé.

Page 267, note 2. — Quel est ce « M. de Cotances » (selon Chantelou, p. 267), ce « Mr. l’Euesque de Constanse » [ou « Coustanse », car ce mot du ms. 12347 est douteux] (selon Poussin, p. 268) ? M. Maurice Tourneux, dont nous nous sommes permis de consulter la science si obligeante, estime que l’hypothèse la plus probable est celle relative à Léonor 1er Goyon de Matignon, évêque de Coutances, de juillet 1625 à août 1646.

Page 332, note 2. — Ce post-scriptum a cependant été écrit le 11 février 1646 (voir la 6e ligne), alors que la lettre proprement dite est datée du 4.

Page 357. — L’Hercule Farnèse ne mesure pas moins de 2{{e|m} 99 de hauteur.

Page 373, Traité des modes. — On lira dans Gevaert, Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, t. I, un « traité des modes », autrement plus documenté et plus clair que celui de Poussin. Celui-ci ne suit pas ici l’un quelconque des textes anciens les plus connus, soit Platon (Rép., III), soit Héraclide de Pont, soit Plutarque (Dial. sur la musique). Il parle d’après un compilateur dont l’obscurité lui fait commettre des contresens. Nous accorderons à Poussin la « modestie » du mode dorien (« Dorius pudicitiae largitor… », Cassiodore, Var., II, 40), son caractère « grave et viril » (Aristote, Polit., VIII, 7), le « calme parfait » qu’il procure à l’âme (Ibid., VIII, 5), trait qu’il faut rapprocher des mots de Poussin « plaine de sapiense », l’avis de Platon, dans le Lachès, que les modes autres que le dorien et le phrygien sont inutiles, le « Phrygius pugnas excitat… » de Cassiodore (op. cit.), l’ « enthousiasme » qu’il produit (Aristote, Polit., VIII, 5), que le « lydium querulum » d’Apulée convient bien aux « choses lamentables », mais nous lui objecterons que c’est le mode hypolydien, et non le mode ionien, qui, selon Platon (Rép., III, p. 398), convenait aux chants des festins, et que son idée du mot ionien ne correspond guère à l’élégance, à la politesse dont parle Lucien (Harm., 1) et à la « distinction » que lui reconnaissait Héraclide de Pont.

Page 384, dernier alinéa. — Chantelou n’eut garde de renoncer à son heureuse idée, comme on le constate dans le récit de l’examen de sa collection par le Bernin, en 1665 (Relation du voyage du Bernin en France, composée par Chantelou, publiée par Lud. Lalanne).

Page 418. — « L’Épître Liminaire de Monsieur de Chambrai » est la dédicace à ses frères ou « Épistre », datée du 22 mai 1650, qui tient les premières pages du « Parallèle de l’architecture antique et de la moderne » (Paris, 1650 ; Bibl. nat., Réserve V. 357). L’ouvrage, orné d’un portrait de Sublet de Noyers, est dédié à sa « très-heureuse Mémoire », mais la dédicace proprement dite, dédiée par Paul Fréart à ses « très-chers frères », Jean et Paul, est un éloge du « Mecenas du siècle » : « ce flambeau de la Vertu » y est proclamé « le plus grand Ministre, le plus désintéressé, le plus laborieux, le plus effectif, d’une probité si extraordinaire et si éprouvée, si universelle en toutes sortes d’excellentes qualités, et en un mot si unique ». Roland Fréart y loue abondamment « ce fameux et unique peintre Monsieur le Poussin, l’honneur des Français en sa profession et le Raphael de notre siècle ».

Page 449, 13e ligne. — Voir les deux gravures des esquisses pour la Conversion de saint Paul, Magasin pittoresque de 1856, p. 196.

Félibien : diverses éditions. — Nous ferons observer que si le Ier tome des Entretiens sur les Vies et les Ouvrages des plus excellents Peintres (Paris, in-4o) a paru dès 1666 (cote de la Bibl. nat. V. 14660), l’étude sur Poussin appartient au 4e tome, paru seulement en 1685 (V. 14663), où elle occupe les pages 240 à 411. Nous lui avons emprunté les textes p. 80, 139, 202, 229.

Dans une seconde édition, en 1688, cette étude est dans le tome II ; nous l’avons utilisée p. 3, 5, 352, 358, 373.

Enfin, nos citations des p. 11, 61, 180, 208, 266, 306, 318, 403, 411, 412 sont empruntées à l’édition d’Amsterdam, 1706.