Correspondance de Voltaire/1733/Lettre 316
Correspondance de Voltaire/1733
316. — Á M. DE CIDEVILLE.
Ce mercredi, 25 mars.
Au nom de Dieu, mon cher Cideville, empêchez que Jore ne parte avec son Temple. Je ne peux vous envoyer encore, aujourd’hui, les changements qui sont en grand nombre, qui sont considérables et nécessaires. On clabaude ici ; on crie, on critique. Il faut apaiser les plaintes, il faut imposer silence à la censure. Je travaille jour et nuit. Il est essentiel pour moi qu’une seconde édition paraisse, purgée des fautes de la première, et pleine de beautés nouvelles. Je viens de montrer cinquante vers nouveaux à Formont ; je lui ai dit d’être sévère, et il est content. Je vais travailler encore, rimer, raturer, corriger, mettre au net. Modérez l’impatience de Jore, et qu’il me laisse le temps d’avoir du génie. V.