Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 445

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Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 457-458).
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445. — Á MADAME DE CHAMPBONIN.
De Cirey.

Faisons ici trois tentes. Que Mme  de Champbonin vienne dans le dépenaillement de Cirey, et que Voltaire ait le bonheur de vous y voir. Est-il possible qu’il faille absolument trois lits, parce qu’on est trois personnes ? Mme  du Châtelet compte aller, dans trois jours, à la Neuville ; mais savez-vous bien ce que vous devriez faire ? Il serait charmant que vous vinssiez incessamment dîner à Cirey. Vous vous en retourneriez le même jour si vous vouliez, et même on vous prêterait des chevaux pour courir plus vite. Vous verriez cette Mme  du Châtelet que vous aimez. Vous verriez son établissement. Nous passerions sept ou huit heures ensemble ; et puis, dès qu’il y aurait des rideaux dans la maison, pour le coup on irait vous enlever. Elle a, entre autres, un petit phaéton léger comme une plume, traîné par des chevaux gros comme des éléphants. C’est ici le pays des contrastes ; mais je suis réuni avec la maîtresse de la maison dans l’attachement que j’aurai toujours pour vous.