Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 946

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Correspondance de Voltaire/1738
Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 23).
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946. — À M. DE LATOUR[1].
À Circey, ce 22 octobre.

Je vous fais mon compliment, mon cher confrère dans les beaux-arts, des grands succès que vous avez à Paris. Je me flatte que vous voulez bien guider le graveur qui fait mon estampe d’après votre pastel. Quand vous voudrez venir à Cirey, vous y peindrez des personnes plus dignes que moi de vos crayons.

On vient de me confirmer ce que vous m’avez dit à Paris, que le sieur de Bonneval était l’auteur de je ne sais quel mauvais libelle contre moi. Mais je suis plus persuadé que jamais qu’il a fait un mensonge plus odieux encore que son libelle, quand il vous a dit que Mme de Montmartel l’avait encouragé à cette indignité. Je ne connais Mme de Montmartel que par la réputation de sa vertu ; je ne connais M. de Montmartel que par des services qu’il m’a rendus, et je ne connais Bonneval que pour l’avoir vu une fois chez Mme de Prie, où il m’emprunta dix louis qu’il ne m’a jamais rendus.

Mandez-moi, je vous prie, quand vous pourriez venir à Cirey. Je vous embrasse, et je suis de tout mon cœur, mon cher Latour, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Mes compliments à M. Berger.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.