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Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 963

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Correspondance de Voltaire/1738
Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 44).
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963. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[1].
Cirey, ce 13 novembre 1738.

C’est ma reconnaissance, moins que mon intérêt, qui vous importune. Je suis pénétré de vos bontés. Permettez-moi seulement de poursuivre le nommé Jore en justice, et de demander réparation. Vous aviez eu la bonté de me promettre de me rendre ma lettre, qui avait servi de prétexte à son infâme procès. Si elle ne parvient pas entre mes mains, je me flatte qu’elle ne sortira pas des vôtres. M. d’Argental et le jeune Lamare, témoins des procédés de Jore, savent très-bien que je ne lui dois rien, M. et Mme du Châtelet, qui ont vu ici longtemps un billet de lui (malheureusement égaré) peuvent certifier qu’au contraire il m’était redevable. Je peux vous assurer, sans crainte de vous tromper, qu’il y a peu de scélérats aussi dangereux que ce misérable.

Quoi qu’il arrive, j’ose compter, monsieur, sur votre protection, et mon attachement sincère pour votre personne semble m’y donner quelques droits.

  1. Éditeur, Léouzon Leduc.