Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 982
Mon très-cher abbé, Prault fils doit prendre quatre cents francs dans votre trésor. Il a donné de l’argent à Linant et à Lamare ; mais je ne le sais que par lui, et ces messieurs gardent jusqu’ici un silence qui n’est pas, je crois, le silence respectueux, encore moins le silence reconnaissant, à moins que les grandes passions ne soient muettes. Leurs besoins sont éloquents ; mais leurs remerciements sont cachés.
Voici un petit mot pour d’Arnaud. S’il est sage, il aura seul les petits secours dont je favorisais des ingrats.
Procope doit m’envoyer un paquet de friandises, marrons glacés, cachon, pastilles, à votre adresse. Je vous supplie de le faire payer.
J’ai toujours l’affaire de Jore à cœur ; mais j’attends son désistement, qu’il a dû donner à M. Hérault.
J’ai eu le Mercure d’octobre. Il me faut novembre et décembre, et les feuilles que j’ai demandées.
Quand vous voudrez passer chez M. Renald, caissier de M. Bronod, il vous donnera de l’or pour des écus, tant que vous voudrez, et vous me l’enverrez par le coche.
Adieu, mon cher ami.
- ↑ Édition Courtat.