Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1004

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 90-91).

1004. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Cirey, 2 janvier 1739.

Mon très-cher abbé, une compote de marrons glacés, de dragées et de louis d’or, est arrivée avec tant de mélange, de bruit et de sassements continuels, que la boîte a crevé. Tout ce qui n’était pas or est en cannelle, et cinq louis d’or se sont échappés dans les batailles ; ils ont fui si loin qu’on ne sait où ils sont. Bon voyage à ces messieurs.

Quand vous ferez tant, mon cher ami, que de m’en envoyer encore cinquante, pour Dieu ! mettez-les à part bien empaquetés, à l’abri des culbutes.

Je vous demande mille pardons, mais ma délégation est un droit, et ce serait l’infirmer que de le soumettre au prince de Guise : point de politesses dangereuses.

Je vous recommande dans quelques jours les Lézeau, les d’Auneuil. Il est bon de les accoutumer à un payement exact, et de ne leur pas laisser contracter de mauvaises habitudes.

Je recommande la Mèrope, la lettre au Père Porée, l’envoi à M. de Cideville.

Vous pourrez recevoir ce mois-ci de mon frère, de M. Clément, de M. le duc de Villars, de M. d’Auneuil, de M. d’Estaing, de M. de Lézeau.

Vale, et nos ama.

  1. Édition Courtat.