Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1142

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 257-258).

1142. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 20 avril 1739.

Mon cher abbé, je vous prie de joindre, à l’envoi que j’attends incessamment, le troisième tome de mes prétendues œuvres, que l’on vend chez Bauche.

À l’égard de l’affaire du chevalier de Mouhy, le bonhomme qui a quatre mille francs en a déjà donné deux à M. le marquis de Rennepont, voisin de Cirey ; les deux autres sont tout prêts pour notre cher chevalier, et j’en réponds ; je veux absolument lui procurer ce petit plaisir. Je me chargerai de payer au bonhomme la rente de cent livres, et le chevalier se chargera seulement de faire ratifier l’emprunt, soit par sa mère, soit par sa tante. En un mot, il faut absolument qu’une personne ayant un bien libre se charge d’assurer le payement de ces deux mille livres, au moins après sa mort. Par exemple, la mère ou la tante pourrait servir de caution à son fils ou neveu, et hypothéquer ses biens pour l’assurance du payement de ces deux mille livres, après la mort de la mère ou de la tante. Moyennant cet accommodement, notre chevalier aurait ses deux mille livres franches et quittes, et elles ne seraient payables qu’à la mort de sa mère ou de sa tante. Envoyez ce projet au chevalier, et qu’il voie comment on peut s’arranger avec les lois pour que mon amitié puisse le servir.

Adieu, mon cher abbé. Une autre fois, je vous parlerai de mes petites affaires, qui ne sont pas trop bonnes, car personne ne daigne me payer. Joignez, je vous prie, à l’envoi une Lettre sur le vide, qu’on attribue au Père Gastel, et une suite du Langage des bêtes avec la réponse.

Voici un petit mot pour d’Arnaud, à qui je vous prie de donner un louis d’or.

  1. Édition Courtat.