Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1283
Je vous prie, mon cher ami, de dire à Mme Dubreuil que je prends beaucoup de part à ce qui la regarde, et de lui faire mon triste compliment.
Gardez, je vous prie, jusqu’à nouvel ordre les paquets de M. de Pont-de-Veyle.
Je vous en adresse un petit, couvert de toile de treillis, contenant des papiers. Ces papiers sont : 1° un manuscrit intitulé Pandore, que vous aurez la bonté de donner à M. Berger, quand il viendra le prendre avec un billet de ma part ; 2° une copie d’une lettre que je vous prierai de faire transcrire correctement, et de remettre à M. de Mouhy, à M. d’Arnaud pour M. Philippe, et à M. Berger[2]. Je serai bien aise que cette copie soit publique. Je vous prie, aussi de donner deux louis d’or de ma part à M. de Mouhy sur son reçu. Il me mande de bien fausses nouvelles, entre autres que je suis brouillé avec Mme du Châtelet. Mais donnez-lui toujours deux louis, comme si ses nouvelles étaient bonnes.
Je vous prie d’envoyer cette lettre à M. de Lézeau, et, s’il n’accepte pas ma proposition, il faudra recourir à la triste voie d’un huissier.
Je suis bien plus mortifié que vous de vos tableaux.
Adieu, mon cher ami.