Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1308

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 475).

1308. — À MADAME DE CHAMPBONIN.
De Bruxelles, …juin[1].

Si je n’espérais pas vous revoir encore à Cirey, je serais inconsolable. J’ignore à présent dans quelle gouttière vous portez votre bon cœur et vos pattes de velours. Êtes-vous toujours à Champbonin ? à la Neuville ? Nous nous sommes vus comme un éclair. Tout passe bien vite dans ce monde, mais rien n’a passé si rapidement que notre entrevue. Nous vivons à Bruxelles comme à Cirey. Nous voyons peu de monde, nous éludions le jour, nous soupons gaiement ; nous prenons notre café au lait le lendemain d’un bon souper. Je suis malade quelquefois, mais très-content de mon sort, et ne trouvant que vous qui me manque. Que cette lettre et ces mêmes sentiments soient aussi pour monsieur votre fils, à qui je fais mille tendres compliments. Adieu, gros chat ; je baise vos pattes.

  1. Cette lettre est placée dans Beuchot au mois d’octobre 1742.