Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1452

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Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 72-73).

1452. – À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Bruxelles, ce 20 juin (1741).

En réponse à votre lettre du 16, mon cher abbé, je vous suis bien obligé de faire présenter mes deux ordonnances le plus tôt que vous pourrez. Faut-il donc toujours des procurations, quand on en a d’aussi authentiques que monsieur votre frère, et spécialement pour l’Hôtel de Ville ? Cependant, s’il est nécessaire, il n’y a donc qu’à m’en envoyer le modèle. Je vous prie aussi de me dire si mon certificat de vie du mois de juillet prochain servira pour être payé à l’Hôtel de Ville à Noël. Je crois que les six mois une fois entamés sont payables sur le certificat de vie, à l’échéance, quand même on serait mort dans le cours du semestre.

Je vous prie de dire, de faire dire, ou d’écrire à M. de Brezé, que je n’ai pas l’honneur de lui écrire parce que je ne sais pas sa demeure, et que d’ailleurs je suis malade ; mais que je ferai ce qu’il veut, c’est-à-dire que je n’exigerai point cette année la ratification de madame sa femme, comptant sur son exactitude et sur une délégation qu’il me promet. Il dit qu’il payera en juillet.

Je croyais que M. de Villars me devait une année et demie ; mais c’est bien assez qu’il doive une année pour que vous le pressiez vous savez ce qu’a dit son intendant. Ayez la bonté, je vous prie, de lui écrire la lettre en question. Je vous prierai de ne pas manquer de faire la petite collecte au mois de juillet : il ne faut rien laisser en arrière.

M. d’Auneuil doit une année. Une lettre, comme vous savez, ne coûte pas beaucoup, si elle n’est pas profitable. D’ailleurs vous me rendrez un grand service de songer à ses rentes de l’Hôtel de Ville, si elles ne sont déléguées à d’autres.

Il n’y a pas à balancer au sujet de M. de Lézeau. Il me doit cinq mille livres ou environ à présent. Ses affaires ne sont point arrangées ; il ne veut ni me donner délégation, ni me payer, ni même compter. Je vous prie donc, toutes réflexions faites, de faire agir M. Bégon. Qu’on fasse commandement, et qu’on saisisse en mon nom il n’y a pas d’autre parti à prendre, ni de moments à perdre. Je prie seulement qu’on ne fasse dans cette affaire que les frais indispensables.

Quand vous aurez le petit paravent, vous me ferez plaisir de l’envoyer.

Je vous prie de faire graver une estampe sur le portrait de Latour, qui soit un peu moins grossière que celle de notre ivrogne.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse tendrement.

Avez-vous eu la bonté de faire parvenir aux journalistes de Trévoux une dissertation que j’avais envoyée à l’Académie des sciences, et que M. du Châtelet a dû vous remettre ?

  1. Édition Courtat.