Correspondance de Voltaire/1744/Lettre 1642
Apparence
Correspondance de Voltaire/1744
1642. — À M. DE VAUVENARGUES.
Jeudi, 4 avril 1744.
Aimable créature, beau génie, j’ai lu votre premier manuscrit, et j’y ai admiré cette hauteur d’une grande âme qui s’élève si fort au-dessus des petits brillants des Isocrates. Si vous étiez né quelques années plus tôt, mes ouvrages en vaudraient mieux mais, au moins, sur la fin de ma carrière, vous m’affermissez dans la route que vous suivez. Le grand, le pathétique, le sentiment, voilà mes premiers maitres ; vous êtes le dernier. Je vais vous lire encore. Je vous remercie tendrement. Vous êtes la plus douce de mes consolations dans les maux qui m’accablent.