Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1707

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Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 348-349).

1707. — À M. DE MONCRIF[1].
À Versailles, ce mardi au soir, mars 1745.

Avec ces grâces infinies
De l’Opéra longtemps bannies,

Et qu’à des chants nouveaux et doux
Vos vers ont tendrement unies,
Ce n’est pas Zélindor[2], c’est vous
Qui semblez le roi des génies.

Puisque vous êtes aussi celui des bons cœurs, vous m’attachez à vous plus que jamais. Je ne souhaitais que la plus légère marque de la protection du roi ; j’ai plus que je ne mérite. Me voilà heureux dans ce monde. Les prières de Mme  de Villars m’assurent de la félicité pour l’autre. Je sens que je ferais mon salut trop agréablement si je lui faisais quelquefois ma cour, et si j’avais la consolation de vous voir chez elle. V.

  1. Éditeurs, Bavoux et François (App. 1865).
  2. Zélindor, opéra que Moncrif venait de faire jouer le 17 mars. La musique était de Francœur.