Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1738

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Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 373-374).

1738. — À M. LE COMTE DE TRESSAN.
Le 15 juin.

Vous avez vaincu, et vous chantez la victoire. Monsieur de Pollion, vous ne laissez rien faire à ceux qui ne sont que vos trompettes. Mme  du Châtelet est enchantée de vos vers aimables et de votre souvenir. Je fais plus que d’être enchanté ; vous m’avez donné de l’enthousiasme. J’ai entièrement refondu mon petit poëme. Je fais ce que je peux pour qu’il soit moins indigne du héros. On l’imprime à Lille avec un Discours préliminaire ; j’ai donné ordre qu’on eût l’honneur de vous en envoyer des premiers : car c’est à vous que je veux plaire. Seriez-vous assez bon pour dire à M. le maréchal de Noailles qu’il m’a écrit une lettre charmante dont je sens tout le prix, et pour faire ma cour à M. le duc d’Aïen, qui doit m’aimer, car il m’a fait du bien auprès du roi, et on s’attache à ses bienfaits ?

Adieu, aimable Horace ; aimez et protégez Varius, et sifflez les Vadius.