Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1795

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Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 423).

1795. — À MONSIEUR ET MADAME D’ARGENTAL[1].

Voltaire sait d’hier la mort du président Bouhier[2] ; mais il oublie tous les présidents vivants et morts quand il voit M. et Mme d’Argental. On a parlé déjà à V. de la succession dans la partie de fumée qu’avait à Paris ledit président commentateur. V. est malade ; V. n’est guère en état de se donner du mouvement ; V. grisonne, et ne peut pas honnêtement frapper aux portes, quoiqu’il compte sur l’agrément du roi. Il remercie tendrement ses adorables anges. Il sera très-flatté d’être désiré ; mais il craindra toujours de faire des démarches. Mes divins anges être aimé de vous, voilà la plus belle de toutes les places.

  1. Cette lettre a été publiée, pour la première fois, dans le tome second du Recueil de la Société des Bibliophiles français, dont elle se trouvait ainsi la propriété, et qui m’a permis de la réimprimer. (B.)
  2. Le président Bouhier étant mort à Dijon le 17 mars 1746, sa mort n’a guère pu être connue à Paris que le 19 mars ; la lettre de Voltaire serait alors du 20.