Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1803

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Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 435).

1803. — À M. L’ABBÉ ALARY[1].
À Paris, le 7 avril.

Que dites-vous, mon cher monsieur, de ce poëte Roi ? Trouvez-vous qu’il ait assez comblé la mesure ? Il y a plus de dix personnes dans Paris qui lui ont entendu lire le libelle affreux qu’on vend publiquement. J’ose souhaiter l’unanimité des suffrages[2] pour réponse à cette infamie : ce sera là sa première punition. J’attends de votre amitié, et de la haine que les scélérats doivent inspirer, qu’on aura pour moi plus de bonté que je n’aurais droit d’en attendre s’il ne s’agissait pas dans cette occasion de confondre l’ennemi public. Roi doit me servir en voulant me nuire votre amitié et sa rage me sont également honorables.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Alary était membre de l’Académie.
  2. Il fut élu par vingt-huit voix sur vingt-neuf, à la place du président Bouhier.