Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1803
Apparence
Correspondance de Voltaire/1746
1803. — À M. L’ABBÉ ALARY[1].
À Paris, le 7 avril.
Que dites-vous, mon cher monsieur, de ce poëte Roi ? Trouvez-vous qu’il ait assez comblé la mesure ? Il y a plus de dix personnes dans Paris qui lui ont entendu lire le libelle affreux qu’on vend publiquement. J’ose souhaiter l’unanimité des suffrages[2] pour réponse à cette infamie : ce sera là sa première punition. J’attends de votre amitié, et de la haine que les scélérats doivent inspirer, qu’on aura pour moi plus de bonté que je n’aurais droit d’en attendre s’il ne s’agissait pas dans cette occasion de confondre l’ennemi public. Roi doit me servir en voulant me nuire votre amitié et sa rage me sont également honorables.