Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1931
Divins anges, je serai sous vos ailes à Noël. Mme du Châtelet a envoyé trop de copies de la bagatelle de la Statue[2]. M. de Puisieux m’a remercié du Panégyrique de la paix avec la tendresse d’un père qui voit son enfant applaudi.
Je fais ce que je peux pour de Mouhy ; mais il est bien difficile de venir à bout de mon petit projet.
Je rapetasserai Sémiramis sous vos yeux ; je serai inspiré par vos conseils, qui sont mes guides, et par l’envie de vous plaire, qui est ma passion dominante.
Mais mes anges sont donc au diable ? Que deviendrai-je ? Je reprends Sémiramis en sous-œuvre ; je corrige partout, selon que le cœur me dicte spiritus fiat ubi vult. Malheureusement j’ai oublié tout net quelques changements que j’avais faits, et que je crois vous avoir envoyés.
Jouez-vous à la comète ? J’y joue tous les jours, mais je ne la sais pas.