Correspondance de Voltaire/1749/Lettre 2013

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Correspondance de Voltaire/1749
Correspondance : année 1749, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 63).
2013. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
10 septembre.

Ah ! mon cher ami, je n’ai plus que vous sur la terre. Quel coup épouvantable ! Je vous avais mandé le plus heureux et le plus singulier accouchement ; une mort affreuse l’a suivi ! Et pour comble de douleur, il faut encore rester un jour dans cet abominable Lunéville qui a causé sa mort. Je vais à Cirey avec M. du Châtelet ; de là, je reviens pleurer entre vos bras, le reste de ma malheureuse vie. Conservez-nous Mme d’Argental. Écrivez-moi par Vassy à Cirey. Ayez pitié de moi, mon cher et respectable ami. Écrivez-moi à Cirey : voilà la seule consolation dont je sois capable.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.