Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2336

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Correspondance de Voltaire/1752
Correspondance : année 1752, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 377).

2336. — DE MADAME LA DUCHESSE DE BRUNSWICK[1].
Brunswick, ce 20 février.

J’ai reçu, monsieur, avec toute la satisfaction possible, le Siècle de Louis XIV, qu’il vous a plu de m’envoyer. Je vous assure que je le lirai avec toute l’attention et le plaisir que méritent vos ouvrages. Ce sera ensuite l’ornement le plus distingué de ma bibliothèque, accompagné de toutes vos productions, qui vous rendent si célèbre et immortel. Je serais charmée si la situation de votre santé se rétablit au point que je puisse espérer que vous ne me flattez pas vainement, et que vous me procurerez l’agrément de vous voir cet été ici. Je vous attends pour vous remercier de bouche comme par écrit de votre obligeante attention, et pour vous marquer combien je suis votre affectionnée


Charlotte[2].

  1. Philippine-Charlotte, née en 1716, l’une des sœurs du grand Frédéric.
  2. Dans le catalogue des autographes vendus le 17 avril 1880, figure une lettre du comte d’Argental, datée « du champ de bataille, ce jeudi 24, à huit heures du soir (février 1752) », ainsi désignée :

    « Lettre des plus curieuses, écrite au moment de la représentation de Rome sauvée : « Nous venons, mon cher ami, de remporter une victoire complète. La cabale, les Crébillons, les envieux, sont défaits. Vos chefs ont combattu admirablement. Cicéron a été surtout supérieur dans les deux derniers actes. César n’a pas dit un mot où il n’ait eu un applaudissement… C’est un des plus grands succès qu’il y ait jamais eu… »